Résumé : |
Depuis sa création il y a cinquante ans, la Banque mondiale a marqué l'existence des populations du Tiers Monde. Elle est pourtant mal connue, secrète, énigmatique. Elle prétend être une institution à caractère purement économique mais détient un pouvoir politique et symbolique considérable. Sa capacité à imposer sa conception de la réalité comme devant être partagée par tout le monde est d'autant plus admirable que cette conception finit souvent par se révéler erronée. La structure et la puissance de cette organisation supranationale s'apparentent à plusieurs égards à celles de l'église médiévale ou d'un parti monolithique. Son pouvoir se fonde sur une doctrine de fer, une hiérarchie rigide et l'indifférence à la critique. Par le biais d'une analogie avec l'église, les auteurs tentent de mettre à jour les paradoxes d'une organisation à vocation hégémonique. La Banque mondiale est la seule banque à revendiquer non seulement une fonction économique, mais aussi une mission humanitaire. A notre époque, dans notre société, l'idée de développement, en devenant objet de croyance, a acquis une réelle dimension religieuse. |