Résumé : |
Force est de le constater : on a pu, dans la France de l'après-68, tuer impunément des Arabes. Souvent traité par la justice comme "accident du travail" ou de la circulation, l'arabicide a bénéficié d'une jurisprudence de fait le transformant en simple délit. Cause première des révoltes des "Beurs", puis de l'embrasement des banlieues, la banalisation des arabicides est l'aspect le plus dur de la "question de l'immigration". L'auteur propose une explication à cette banalisation : la cinquième République repose sur un crime fondateur, l'arabicide de masse, commis tout au long de la guerre d'Algérie, jusque dans les rues de Paris. Ses auteurs et ses responsables ont bénéficié d'une impunité totale, par le jeu des amnisties. Ce fut là le plus formidable encouragement à répéter en temps de paix, sur une échelle réduite, ce que militaires, policiers et simples particuliers avaient fait en temps de guerre. |