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| MCM00117 | MCM REV XXI | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
| BIOF00995 | BIOF REV XXI | autres textes imprimés | 69 - BIOFORCE (Vénissieux) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]La bande à Nat' DUCKIT, Quentin - In : XXI, printemps 2014 (01/03/2014), N°26, P. 28-37
L'auteur a connu Nathanaël grâce à un film tourné sur lui par l'un de ses amis. A la fin de la projection dans une salle remplie de rudes alpinistes et de journalistes blasés, tout le monde était ému devant la tranquille assurance et la joie de vivre de Nat' parlant de son accident avec un sourire désarmant. Le 15 mai 2005, Nat' faisait du surf avec un copain dans la brèche des Chamois, au cœur du massif des Écrins, lorsqu'une crevasse s'est soudain élargie, déclenchant une avalanche. Nat' a tout pris sur la tête et la colonne vertébrale. Après une année de rééducation, la réalité s'est imposée à Nathanaël : il a vingt-cinq ans et restera paraplégique. Aujourd'hui, Nat' vit pleinement et poursuit son histoire de montagne avec ses amis, plus proches depuis l'accident. Il s'est mis au bobski, se fait hisser mètre après mètre sur les cîmes et veut tout faire comme les autres.
A Port-au-Prince, capitale meurtrie d'Haïti, la vie s'organise autour des anciennes familles qui détiennent toute l'activité économique. Née dans une famille fortunée et vivant dans le faubourg huppé de Pétion-Ville, sur les hauteurs de la capitale, Margaret est chirurgienne plastique et répare les bourgeoises comme les miséreux·es. Elle vit avec une énergie sans faille le paradoxe permanent d'être riche dans un pays pauvre, de passer des mondanités aux taudis et de jongler avec ses trois langues, le créole, le français et l'anglais.
Sanal, le rationaliste le plus célèbre d'Inde, a toujours lutté contre les supercheries des gourous et des fakirs. Pour démystifier les charlatans, Sanal sillonne les villages, en montrant comment marcher sans douleur sur des braises ou s'allonger sur des clous, et met les religieux face à leurs superstitions. Au fil des ans, la menace des obscurantistes a fini par devenir trop pressante, Sanal a été poursuivi pour blasphème et a dû quitter l'Inde. En 2012, il a fui son pays pour un aller sans retour vers la Finlande.
Monika Karan Ilic avait 16 ans quand éclata la guerre de Bosnie. Elle était d'une beauté foudroyante qui subjuguait les hommes. Elle en a aimé certains mais elle en a surtout martyrisé d'autres, après s'être éprise du cruel Goran Jelisic, chef du camp de concentration de Luka. Vingt ans plus tard, elle est jugée, condamnée et emprisonnée à Bijeljina pour crime de guerre et crime contre l'humanité, sans vraiment comprendre la gravité des faits et en continuant de plaider son innocence, car, selon elle, Goran Jelisic était le bourreau et elle était sa prisonnière.
Journaliste libanais devenu écrivain français, prix Goncourt 1993, Amin Maalouf traverse les mondes culturels et pratique l'interculturalité au quotidien. Dans cet entretien, il parle des autres tout en se racontant : son père écrivait et lui-même a toujours su qu'il exercerait un métier d'écriture, son éducation dans le respect des autres a forgé son esprit critique et son goût pour la controverse, son identité libanaise porteuse d'une lourde tradition d'émigration a décidé de son départ vers la France et de son destin d'écrivain.
Il y a vingt ans, Beata Umubyeyi-Mairesse quittait son pays, le Rwanda, pour l'Europe. Tutsie et métisse, elle avait 15 ans en 1994 et errait au milieu des survivants, lorsqu'elle décida de fuir son pays. Après ses études en France et au Royaume-Uni, elle travaille dans le milieu associatif, où elle apprend à porter son identité comme un vêtement réversible, en mode "prudence", selon ses interlocuteurs. Dans ce témoignage, elle revient sur son passé, son parcours de migrante, son intégration dans la société occidentale et les diverses représentations de l'identité culturelle et de l'interculturalité.
La République démocratique du Congo a longtemps vécu de l'extraction des matières premières minérales (cuivre, cobalt). Avant la faillite, la Gécamines était le plus gros employeur du pays, elle irriguait les dirigeants, finançait les conflits et rémunérait les agents de l'État. Aujourd'hui, l'immense site industriel partiellement en ruine continue de produire trois tonnes de cuivre par jour, lorsque l'alimentation électrique le permet. Côté nord, une usine moderne assure la fortune des nouveaux investisseurs grecs et congolais, tandis que côté sud, dans la partie abandonnée, les pillards et les enfants creusent les terrils de scories à la recherche de résidus de cuivre et de cobalt pour compléter leurs revenus.
Les habitants de l'île d'Icarie, au large de la Grèce, vivent plus vieux et plus heureux qu'ailleurs dans le pays. Or, avec l'effondrement de l'économie grecque, de jeunes citadins en quête de sens et d'une vie plus authentique ont débarqué en masse sur l'île. Pendant un an, Nikos Dayandas a suivi l'installation sur le rocher d'Icare d'un trentenaire Athénien, développeur de logiciels informatiques au chômage, pour comprendre l'engouement de ces jeunes et les raisons de la surprenante longévité des habitants, qui vivent dans des bicoques en ruine, sans eau ni électricité, en exploitant les ressources locales (apiculture, agriculture maraîchère, élevage de chèvres, production d'huile d'olive).
