Résumé : |
Pour la troisième année consécutive, l'Observatoire, organisme indépendant et non gouvernemental, poursuit son travail d'analyse, d'information et d'interpellation sur les questions touchant à la coopération française dans son acception la plus large. Une première partie analyse l'aide publique au développement en quatre temps : la baisse générale de l'APD, la poursuite de la baisse du budget de la coopération, le devenir du projet de réforme de la coopération française et enfin les destinataires de l'APD. La seconde partie est consacrée à l'analyse de la coopération judiciaire, thème d'autant plus opportun à l'heure ou les Etats africains revendiquent des processus de démocratisation. Une approche historique permet de mieux comprendre les caractéristiques de la coopération judiciaire française, étroitement liée à la conception française de l'Etat. Or c'est à la recherche de formalisation d'un "pluralisme judiciaire", articulé autour de la mise en place d'un Etat de droit démocratique à l'échelle nationale qu'il conviendrait de se tourner. La troisième partie aborde la question des élections en Afrique et la manière dont la France s'implique dans l'observation internationale. Les exemples traités - Niger, Guinée, Tchad,et Togo- témoignent du rôle ambigüe de la politique française quant à son prétendu soutien aux processus démocratiques. Les termes de silence, cacophonie ou télécommandé pour qualifier ses rôles sont significatifs.
Parce qu'elles questionnaient directement les relations entre immigration et développement et entre immigration et coopération, l'Observatoire donne son avis sur les questions posées par l'affaire des "sans papiers" et les dispositions de la loi Debré. C'est l'objet du quatrième chapitre qui condamne l'état d'esprit "nation menacée", lequel engendre illusions, exclusions et déni de l'histoire de la France. Le rapport se termine sur l'analyse de la coopération militaire : analyse des carences politiques et des ambigüités militaires de la France en Centrafrique, finalités de l'aide militaire que certains pays accordent au Tchad. |