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| 64280 | MCM P EXP BOU | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]L'Amérique des gares routières - In : BOUTS DU MONDE, été 2016 (01/07/2016), N°27, P. 13-15
A travers les vitres des célèbres cars Greyhound, l'auteure a cru percevoir une autre Amérique, celle qui se terre dans les gares routières, celle des voyageurs pauvres fatigués qui n'ont pas les moyens de prendre l'avion, celle qui sent la friture et boit quelques "bucks" de mauvais café dans des "diner rooms" vétustes aux banquettes en skaï grasses et collantes, celle qui souffre de conditions de vie médiocres dans l'Amérique profonde.
Marjorie, la grand-mère des auteurs, a fait les quatre cent coups avec la "beat generation" américaine des années quarante. Mannequin pour Coco Chanel, amante de Gregory Corso, elle a fréquenté les stars de cinéma et a terminé sa vie seule au milieu de ses livres dans l'Iowa. Ses deux petits-enfants ont voulu en savoir plus sur elle et ont embarqué à bord d'un car Greyhound en direction de Story City, au cœur de l'Iowa, où Marjorie a laissé une trace indélébile, avec ses tenues extravagantes et ses entrées fracassantes de diva.
Bertrand Cargill est architecte et a parcouru les Etats-Unis d'est en ouest pour photographier de nouvelles formes de villes. Ses clichés ont su capter l'identité des Américains de chaque État : temples du shopping hipster californien, villas d'architecte à Los Angeles, maisons mitoyennes colorées de San Francisco, tours du XIXe siècle à Chicago entrecoupées de canaux, sans oublier la vertigineuse New York et ses vitrines, ses rooftops, ses musées et ses incomparables gratte-ciel.
Marielle Durand est tellement fascinée par la ville de New York, ses gratte-ciel, ses aménagements urbains, ses parcs et ses habitants, qu'elle a terminé son voyage avec une tendinite au poignet à force de dessiner. Pour mieux embrasser les détails de la ville qu'elle transpose dans ses aquarelles, elle est montée au sommet du Rockefeller Center, sur le Top of the Rock. Puis, de retour en bas, elle a levé le nez devant cette puissance verticale pour appréhender autrement la perspective et se sentir agréablement minuscule mais néanmoins au centre du monde.
Comme tant d'autres voyageurs, Patricia Allais-Rabeux avait beau savoir ce qu'elle trouverait en débarquant à New York, elle est restée bouche bée et le nez en l'air devant les infinis gratte-ciel et l'Empire State Building. L'atmosphère de la ville s'est immédiatement imposée à elle : China Town, Wall Street, Times Square, les ponts métalliques, les châteaux d'eau sur les toits, les escaliers de secours du Village, les panneaux de signalisation à tous les coins de rue, sans oublier les fameux yellow cabs (taxis jaunes).
En janvier 2012, deux sœurs, Amélie et Marion Laurin, ont entrepris un road trip en auto-stop pour traverser les Etats-Unis et découvrir l'autre Amérique, celle des grands espaces et du décor du film Bagdad Café. Entre les employés de station-service déprimés au bord des Interstates et les clins d'œil salaces des chauffeurs routiers, elles se sont débrouillées pour se déplacer à l'arrière des pick-up et camper chez l'habitant. Mais les routes étaient semées d'embûches, l'auto-stop souvent interdit autour des villes et les patrouilles de police leur demandaient régulièrement de quitter les lieux. Bienvenue "into the wild west" !
"We drink gasoline" est le nom de la série de photos commencée par l'auteur en 2012 aux États-Unis. Depuis, il a parcouru le pays en tous sens, en quête d'aventure, de rencontres et d'un style de vie digne de Woodstock. Les photos traduisent les soirées entre amis du bout du monde, la liberté des corps nus dans les grands espaces américains, les routes interminables sur des kilomètres, la déconnexion "baba cool" avec la réalité du monde, l'aventure totale.
Depuis qu'elle a posé le pied sur le territoire des Atikamekw, situé en pleine forêt boréale au cœur du Québec, Aurélie Debusschère mobilise toute son énergie pour la survie de la culture indienne. La première rencontre remonte à 2010 pour un projet photographique. L'auteure s'est rendue dans la réserve de Manawan pour écouter les histoires de ces Amérindiens, partager un peu de leur quotidien, témoigner en images de leurs conditions de vie et en montrer l'harmonie. Elle est tombée sous le charme de la langue atikamekw, mélodieuse comme si elle portait en elle l'histoire de ce peuple, les sourires des kokoms (grands-mères), le bruissement des arbres dans le vent, l'odeur du sapinage frais dans les camps en forêt, la texture de la fourrure d'orignal, la tiédeur du pain sorti du feu et le vert émeraude des aurores boréales.
Passionné de photo et de froid depuis l'enfance, Michel Rawicki a trouvé l'environnement idéal pour exercer son art : le pôle Nord, ses habitants, sa faune et son environnement de glace. Débarqué à Cap Melville à la pointe nord du Groenland, il n'a de cesse de parcourir à traîneau les grandes étendues glacées avec son ami musher Iggianguaq. A l'origine de toutes ses rêveries, cet univers blanc, mariage du cristal de la lumière et de l'érosion, constitue une source d'inspiration inépuisable pour l'auteur. Ses déambulations donnent des photos d'une beauté pure, telle cette ourse blanche avec ses deux petits dans la poudreuse ou un énorme ours mâle adulte s'ébrouant dans la neige.
Tel un caillou perdu dans l'immensité de l'océan Pacifique, Clipperton est une île française mystérieuse, comme celle de Stevenson. Le reporter Stéphane Dugast s'y est rendu à trois reprises, en 2001, en 2003 et au printemps 2015. Atoll d'une superficie de 8 km2 situé à l'écart des grandes routes maritimes, Clipperton symbolise l'insularité absolue et reste le royaume des oiseaux marins et des crabes terrestres. Mais la vision féérique de l'"île de la Passion" (son nom de baptême), attribuée définitivement à la France en 1931, s'estompe à la vue des militaires français qui ont investi le terrain et effectuent régulièrement des manœuvres de reconnaissance.
Avant de s'y rendre pour voir sa fille qui s'est installée là-bas, l'auteur imaginait Johannesburg selon le portrait dressé par Madiba au temps de l'apartheid : des clôtures électriques séparant les maisons bourgeoises des townships. Malgré l'insécurité permanente et une criminalité en hausse, le centre-ville de Jo'bourg bat comme un cœur, avec ses quartiers réhabilités bouillonnant de vie culturelle et artistique, ses petits marchands ambulants postés aux carrefours, ses hommes-sandwichs, ses habitants accueillants, dignes représentants de la nation Arc-en-ciel.
