|
|
[n° ou bulletin]
|
Exemplaires (1)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
|---|---|---|---|---|
| MCM01651 | MCM P EXP BOU | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Ar Porzh - In : BOUTS DU MONDE, hiver 2017 (01/01/2017), N°29, P. 12-19
Le long du GR 34, Yann Lesacher documente le littoral de Bretagne avec ses dessins quasi photographiques et ses aquarelles délicates. Il confie ses sujets d'inspiration au hasard de ses randonnées, qui le mènent souvent dans les petits ports bretons, au pied des phares, au bout des jetées et aux terrasses des cafés, où il noue le contact avec les vieux marins bretons, avant de les croquer dans son carnet de route.
A force de s'abandonner aux caprices des océans, l'auteur a fini par aimer les tempêtes et s'y jeter corps et âme. Embarqué en solitaire sur son voilier "Saturnin", à mi-parcours d'un tour du monde sans escales, il se sent happé par la puissance de la tempête et le roulis infatigable des vagues, ballotté comme un bouchon au milieu de l'océan Pacifique. Son seul souci : se libérer des obligations matérielles pour rester en symbiose avec le voilier, être réceptif aux humeurs de l'océan déchaîné, afin de survivre aux douze prochaines heures. Alors, il se sent envahi par une paix intérieure, comme un lâcher-prise devant la puissance des éléments, mais aussi un possible dépassement de soi.
Benjamin Bouilliez et sa compagne Ingrid Roucou ont soudainement décidé de prendre la mer, comme une impertinence à leur vie quotidienne bien réglée, en répondant à une petite annonce postée par un capitaine de voilier : "cherche équipiers pour navigation dans le Pacifique". Quelques heures après le départ de Bora Bora, le mal de mer commence à se faire sentir et ne lâchera pas les navigateurs en herbe. La navigation de nuit est particulièrement éprouvante et, même lorsqu'on n'est pas de quart, on suit chaque coup de tangage ou de roulis. Toutefois, l'arrivée dans une nouvelle île du Pacifique fait oublier la monotonie des heures sur le bateau : beauté des atolls, majesté des langues de terre couvertes de cocotiers, nuages d'oiseaux sur les rivages rocheux, lagons turquoises coincés entre le récif et les plages de sable blanc. Le paradis sur terre !
Le Kruzenshtern, dernier cap-hornier russe, a tapé dans l'œil de Vivi Navarro, qui a fini par monter à bord pour en dessiner et en peindre tous les détails. Elle se souvient avoir croisé ce bateau mythique au large de Sète en 2012 et être restée bouche bée devant ce quatre-mâts barque, majestueux avec ses voiles légèrement gonflées par le vent. En 2017, l'occasion lui est enfin donnée d'embarquer sur le Kruzenshtern pour une traversée de Brest à Kaliningrad, de se fondre dans l'équipage et de croquer les cathédrales de mâtures, les obliques des lignes de coque et les infinis détails des gréements. Grand "liner" commercial construit en Allemagne en 1925, le Kruzenshtern a été remis en 1946 à l'Union soviétique comme dommage de guerre et sert aujourd'hui de voilier école à la Flotte d'Etat de la Baltique.
Julie Clavier ne savait pas ce qui l'attendait lorsqu'elle a embarqué sur le Liemba, le plus vieux bateau du monde encore en activité. Depuis 1916, le vieux rafiot, à l'origine canonnier allemand reconverti en bateau de commerce, traverse le lac Tanganyika, reliant Kigoma au nord de la Tanzanie à la frontière avec la Zambie, au sud du pays. Ce voyage de plusieurs jours, loin des terres, plonge au cœur de l'effervescence africaine car le Liemba constitue le nerf commercial de la région. Le bateau est rempli à ras bord de toutes marchandises : ballots ficelés, bidons, sacs de riz, volailles vivantes, vélos, machines, sans compter l'embouteillage humain qui règne sur le pont. Au fil des escales, la vie s'organise à bord, sous l'œil amusé mais vigilant du capitaine, qui tente comme il peut d'assurer la sécurité des biens et des personnes.
Claire et Reno Marca ont croisé par hasard la route d'un dhow près des côtes de Socotra, île yéménite au large de la Somalie. Intrigués par l'histoire de ces navires en bois et de leur marins, les auteurs décident de suivre la route de dhows depuis les côtes d'Arabie jusqu'en Inde où ils seraient encore construits. Ils commencent par visiter le port de Sur, dernier fief de la construction de bateaux traditionnels dans le sultanat d'Oman, puis ils prennent la route vers Dubaï, toujours à la recherche de vieilles embarcations. Sur le port de Dubaï, la rencontre fortuite avec un marin originaire de Mandvi, port du nord de l'Inde, semble prometteuse. L'homme raconte ses innombrables traversées de la mer d'Arabie à bord de boutres indiens mais pas de dhows. Au port de Sharjah, ville voisine de Dubaï, les marins parlent enfin des dhows qui font route vers l'Iran. Mais toujours pas de dhow en vue sur lequel embarquer...
L'enfance de Thomas Duranteau, professeur d'histoire et écrivain, a été bercée par l'histoire de Narcisse Pelletier. En 1859, ce mousse de Saint-Gilles-sur-Vie, alors âgé de 15 ans, quitta sa région natale pour s'embarquer à Marseille sur le Saint-Paul, un trois-mâts faisant route vers les Indes. Après quelques mois de navigation, le navire s'échoua près de l'île de Rossel en Nouvelle Guinée. Abandonné par ses compagnons lors d'une expédition de survie, Narcisse vécut dix-sept ans parmi une tribu aborigène d'Australie, les Wanthaala. En 1875, âgé de 31 ans, Narcisse fut récupéré sur le littoral par un navire anglais qui le rapatria en France. Surnommé le sauvage blanc par la presse de l'époque, Narcisse retrouva sa famille en 1876 et fit face aux difficultés du retour à la vie vendéenne, apprivoisant un monde qui n'était plus le sien.
