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| 58925 | HUM ALT | autres textes imprimés | 95 - LA CASE (Villiers Le Bel) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]ONG : dépolitisation de la résistance au néolibéralisme ? - In : ALTERNATIVES SUD, 2e trimestre 2017 (01/07/2017), VOL. 24-2017/2, P. 7-26
Il y a vingt ans, la revue Alternatives Sud a déjà publié un numéro consacré aux ONG, aujourd'hui, il faut faire le point sur leur situation dans un monde globalisé et néolibéral. Autrefois, ces organisations non-gouvernementales étaient animées par des bénévoles et fonctionnaient avec l'argent des donateurs. Maintenant, elles dépendent des subventions accordées par les gouvernements et elles emploient de plus en plus de salariés. Dans ces conditions, on peut craindre qu'elles adoptent une logique entrepreneuriale et qu'elles se mettent au service d'un modèle de développement et de bonne gouvernance conforme au néolibéralisme. Les articles du dossier proposent des solutions pour résister à cette évolution.
Responsable d'une ONG médicale, Thomas Gebauer relève les dangers qui guettent ce type d'association dans un monde où domine la loi du profit. Malgré leur vocation à l'aide désintéressée aux plus démunis, les ONG risquent d'être instrumentalisées par les gouvernements, les armées ou les multinationales notamment dans le domaine de la santé. Elles doivent réaffirmer leur indépendance et se montrer critiques vis-à-vis du système politique dominant.
En Inde, il existe une concurrence entre les mouvements féministes autonomes et les ONG qui défendent les femmes. Ces dernières ont tendance à professionnaliser et à dépolitiser le féminisme. Cette évolution est dommageable pour le féminisme au moment où ressurgissent les conflits religieux et les haines de castes.
Les ONG palestiniennes souffrent des divisions politiques à l'intérieur de la société et du mouvement national. Leur renaissance dépendra de leur capacité à reconstruire du lien avec les communautés locales.
A travers les trois dernières décennies durant lesquelles les ONG latino-américaines ont été autant portées aux nues que critiquées, il est temps de reconnaître leur diversité et leur ambiguïté. En effet, elles peuvent lutter efficacement contre certaines inégalités, mais contribuer aussi à en reproduire d'autres.
En Amérique centrale, les nombreuses ONG se substituent à l’État pour secourir les pauvres. Cependant, nombre d'entre elles jouent un rôle critique et risqué de contre-pouvoirs aux côtés des mouvements populaires. Mais leur action précarise le travail salarié.
En Ouganda, le régime autoritaire réduit le pouvoir de la société civile. En conséquence, bien des organisations se retranchent dans une attitude "apolitique". Or la lutte pour la justice sociale implique l'action politique pour la défense des droits humains.
Nécessaire, la dés-occidentalisation de l'aide internationale est en marche. La décentralisation des financements et la responsabilisation des acteurs locaux en témoignent. Mais le partenariat Nord-Sud reste contaminé par des a priori. Si le pays d'origine des acteurs humanitaires est un facteur d'asymétrie entre coopérant et bénéficiaire, le sentiment de ce dernier est tout aussi décisif.
