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| 35077 | MCM REV XXI | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
| BIOF03742 | autres textes imprimés | 69 - BIOFORCE (Vénissieux) | Disponible | |
| 54388 | REV XXI | autres textes imprimés | 69 - FORUM REFUGIES (Lyon) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Pirates au Sahara SPIERS, Julia - In : XXI, automne 2017 (01/10/2017), N°40, P. 115-125
Vivant de contrebande vers la Libye du temps de Kadhafi, les passeurs du Nord Niger vivent aujourd'hui du trafic d'êtres humains. Dans des conditions effroyables, ils conduisent les migrants à travers le désert. En chemin, parfois ils les abandonnent, les rançonnent ou les vendent. Quand les migrants n'ont pas payé la totalité de la traversée, ils sont emprisonnés dans un "gidambashi" (maison de crédit), en attendant que leur famille parvienne à solder la dette. Sur le plan international, la situation du Sahara est précaire, puisque les passeurs se considèrent comme de simples transporteurs et que leur arrestation au titre d'activité illégale menace de les tourner vers d'autres activités criminelles, telles que le trafic de drogue ou le djihadisme.
Dans le village de Montlouis, situé dans le Cher, des clans irréductibles s'affrontent. Chasseurs, écologistes, anciens et nouveaux ne se parlent plus que par invectives, plaintes à la gendarmerie et assignations en justice. L'auteur essaie de comprendre comment et pourquoi ce petit bourg tranquille a vu sa communauté éclater au début des années 2000 à cause de l'implantation d'éoliennes dans la campagne environnante, entraînant aussitôt la création de deux clans, les "pro" et les "anti", aux arguments irréconciliables.
C'est l'histoire d'une fratrie ballottée entre deux pays voisins, la Colombie et le Venezuela. Resté en Colombie, le frère Ley Peluffo habite Coloso, village perdu dans les Montes de Maria, où il élève du bétail et cultive des plants de tabac et de manioc. La sœur Euneth Peluffo s'est exilée à Caracas, au Venezuela, à l'époque florissante du développement du pays dans les années 1980. A cause de déboires amoureux, de violences conjugales et de la pénurie actuelle orchestrée par le régime de Nicolas Maduro, Euneth se demande si le temps est venu, trente-deux ans après, de tout liquider, de faire sa valise et de parcourir le chemin en sens inverse vers sa Colombie natale.
Le tribunal de Paris, spécialisé dans les affaires de terrorisme, organise les procès des djihadistes français portés disparus au Moyen-Orient, notamment en Syrie, et condamne parfois des morts, lorsqu'aucune preuve tangible ne matérialise leur décès. Par mesure de sécurité en raison des attentats perpétrés sur le sol français, le tribunal prononce de lourdes peines, après un bref délibéré et devant une salle d'audience vide. Les dossiers d'accusation sont minces et les prévenus de retour de Syrie ne facilitent pas la quête de la vérité, par leur absence d'empathie et la violence de leurs actes contre ceux qu'ils appellent les mécréants. Pour les juges, l'important est de ne commettre aucune erreur de procédure qui remettrait un accusé en liberté ; pour les avocats, l'essentiel est de contenir l'expansion de la haine car, un jour, leurs clients vont sortir de prison, mais dans quel état psychologique ?
Certains militants qui occupent historiquement la ZAD (zone d'aménagement différé devenue zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique luttent au nom des lézards vivipares, des grenouilles agiles ou des campagnols, menacés par le projet de construction d'un nouvel aéroport. Mais ces écologistes de la première heure ne seraient pas satisfaits non plus de l'abandon du projet qui ne réglerait pas le problème de l'attribution des 1 200 hectares de terres cultivables.
Comment agir à rebours de ce que l'on croit ? Ils ont des diplômes prestigieux, des salaires confortables, des responsabilités en entreprises spécialisées dans le droit des affaires ou l'optimisation fiscale et ils excellent dans leurs fonctions. Ils défendent les banques et encouragent l'évasion fiscale, alors que leurs convictions intimes vont à l'encontre de la finance et qu'ils rêvent d'une société plus juste et plus solidaire. De plus en plus d'hommes et de femmes sont écartelés entre leur métier et leurs idées mais n'ont pas le courage de sauter le pas. Pour ne pas laisser exploser leur ennemi intérieur au travail, ils bloquent leur cerveau afin de ne pas réfléchir aux conséquences de leurs actes.
Elles sont lycéennes et portent l'uniforme de la Légion. Filles, petites-filles ou arrière petites-filles de médaillés militaires, de membres de l'ordre national du Mérite ou de l'ordre de la Légion d'honneur, elles ont pour "maître" le chef de l'État et célèbrent toujours le sacre de Napoléon. A travers ses photographies, l'auteure présente la vie de la classe de terminale dans cette maison d'éducation hors normes : essayage de l'uniforme et de l'écharpe multicolore, journée d'intégration, défilé devant la galerie de portraits, programme d'une journée-type et célébrations des victoires napoléoniennes.
Depuis près de quarante ans, le contrôle des naissances en Chine est un secret bien gardé et donner la vie peut être un crime. Jusqu'en octobre 2015, les stérilisations forcées, les avortements contraints ou les accouchements clandestins étaient des pratiques courantes dans un pays où il était illégal d'avoir plus d'un enfant par couple en ville et plus de deux dans les campagnes. Xia et Liao ont deux filles, ils habitent le hameau isolé du Grand Dragon, perdu au milieu des forêts du centre de la Chine, et se croient à l'abri des représailles administratives. Or, un matin de 2012, des agents du planning familial frappent à leur porte car ils soupçonnent Xia et Liao de vouloir un garçon. Ils emmènent Xia pour la stériliser de force. Ministère tout-puissant, le planning familial compte un demi-million d'agents qui imposent le contrôle des naissances à grand renfort de propagande et de violences faites aux femmes. Mais, depuis quelques années, des agents osent dénoncer le système car le taux de fécondité des femmes chinoises est passé de 4,7 à 1,4 enfant, chiffre dangereusement inférieur au renouvellement de la population.
Ils sont les nouveaux maîtres du monde de la communication et règnent sur des empires de câbles, d'ondes et de connectique. Patrick Drahi dirige l'entreprise SFR, Xavier Niel dirige Free. L'enquête sur ces deux hommes débute immanquablement par de belles histoires, celles de gars soi-disant partis de rien devenus intimes du président de la République : "Le hacker de Créteil passé par le porno et le Minitel avant de révolutionner le marché des télécoms avec Free ; et le petit génie des maths, devenu l'empereur du câble à la force du poignet, d'une stratégie hyperagressive et d'une dette avoisinant les cinquante milliards d'euros". Les destins en miroir de ces deux monstres de rivalité ne cessent de se croiser.
Journaliste et opposante politique russe, Zoïa Svetova a été visiteuse dans les prisons de Vladimir Poutine durant huit ans. De passage à Paris, logeant chez l'écrivain dissident Vladimir Maximov, Zoïa Svetova se présente, raconte sa famille et son enfance à Moscou, son amour de la langue française et sa jeunesse heureuse, jusqu'à l'arrestation de sa mère par le KGB en août 1982, qui bouleverse sa vie. Elle décide de devenir journaliste, de rejoindre l'opposition et de témoigner sur les conditions de détention dans les prisons de femmes, de dénoncer le système judiciaire et de défendre les prisonniers politiques.
Confronté à une surpopulation carcérale record en Europe régulièrement dénoncée par la Cour européenne des droits de l'homme, le gouvernement belge prévoit de construire le plus grand centre pénitencier du pays aux portes de Bruxelles, pouvant accueillir 1 200 détenus sur 18 hectares. Mais les opposants au projet occupent le terrain avec des campements de fortune et des tentes dressés au milieu d'un des derniers espaces verts de la capitale transformé en ZAD (zone à défendre). L'auteur, qui a suivi la mobilisation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des Landes en France, décide de s'installer avec ses crayons au milieu des zadistes et commence à dessiner. Puis il obtient l'autorisation de visiter les vieilles prisons de Saint-Gilles et Forest, où il découvre des locaux en ruine partiellement désaffectés, mais encore défendus par des gardiens qui se démènent pour améliorer les conditions de détention des prisonniers. Le cadre de Carceropolis est dressé entre la ZAD, les anciennes prisons et les futurs murs du centre pénitentiaire.
