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| 8994 | CM AFR/CONT N° 263-264 | autres textes imprimés | 34 - CDTM (Montpellier) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Côte d'Ivoire, le retour de l'éléphant ? - In : AFRIQUE CONTEMPORAINE, 2017/3-4 (01/10/2017), N°263-264, 403 P.
L'investiture du président Alassane Ouattara en 2011 semble avoir mis fin à une décennie de crises et de violences. Depuis, ce pays a renoué avec une certaine stabilité politique et repris le chemin de la croissance. L'éléphant emblématique de la République ivoirienne n'a pas pour autant vaincu la pauvreté ou réconcilié les ennemis politiques. Ce numéro spécial présente un panorama polyphonique de la Côte d'Ivoire contemporaine sans faire l'économie du passé et en utilisant toutes les échelles d'analyse. La vie politique, l'économie et les débats de sociétés sont traités à l'échelon national et dans les différentes parties du territoire.
Cet article explore les enjeux constitutionnels du processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire et privilégie l'analyse détaillée de la réforme constitutionnelle engagée en 2016 et achevée par l'adoption d'une nouvelle constitution le 30 octobre de la même année. La constitution a été un objet majeur des crises politiques qu'a traversées ce pays depuis 1990. Les luttes de pouvoir ont été réglées tantôt par des compromis politiques tantôt par la violence armée. L'élaboration et l'adoption du nouveau texte ont plutôt révélé les divisions socio-politiques autour d'un projet censé recréer les conditions du "vivre ensemble" en Côte d'Ivoire.
Cet article explore la manière dont le rôle des dozos (chasseurs initiés) en Côte d'Ivoire a oscillé, au cours du dernier quart de siècle, entre celui de membres de la société civile et celui d'agents quasi étatiques. Le chasseur Zakaria Koné est devenu un héros national. Après avoir commandé la zone rebelle de Vavoua-Séguela, il a gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire officielle. Son passage d'un groupe social (les dozos) à la société incivile (la rébellion) puis à l’État (l'armée) est une trajectoire tout à fait typique de cette double appartenance.
Dans la savane ivoirienne, les vergers d'anacardiers (noix de cajou) ont remplacé une partie des champs de coton. Cet article cherche à expliquer cette transformation agricole en combinant des méthodes quantitatives et qualitatives à plusieurs échelles. Les structures de marché des deux productions sont différentes : celui de la noix de cajou est concurrentiel et permet aux producteurs de mieux négocier les prix avec les acheteurs alors que le prix du coton n'est pas négociable. D'autre part la culture de l'anacardier nécessite moins d'intrants que celle du coton, pour le moment son rapport est donc supérieur pour les agriculteurs.
La vie et la mort de Yacou dit "le chinois" sont symptomatiques des interactions qui existent en Côte d'Ivoire entre la politique, l'économie criminelle et la prison. Yacou, gangster légendaire, gouvernait la maison d'arrêt d'Abidjan selon la loi du ghetto urbain dans lequel il avait grandi. Pendant la guerre civile de 2010-2011, il avait fait partie des milices qui soutenaient le futur président Ouattara. Arrêté après un braquage, il jouissait d'une large impunité dans sa prison. Il est mort au cours d'une mutinerie, abandonné par le nouveau pouvoir désireux de rendre sa virginité au pouvoir judiciaire.
Cet article envisage l'après-guerre civile en Côte d'Ivoire sous un angle micro-local. Il s'agit d'un bidonville d'Abidjan installé dans le bas-fond de Gobelet en bordure du luxueux quartier de Cocody. Pendant la guerre civile, une milice de "Jeunes Patriotes", partisans de Laurent Gbagbo avait investi une partie de son espace, non sans affrontements avec les premiers occupants. Après la victoire d'Alassane Ouattara, les "Jeunes Patriotes" sont restés sur place cohabitant avec les partisans du vainqueur. C'est la politique urbaine qui a eu raison de cette coexistence pacifique en détruisant le bidonville afin de laisser la place aux spéculations immobilières. La violence de classe a ainsi triomphé.
A travers l'étude de cas d'un espace de paris sportifs et de jeux de hasard dans un quartier résidentiel de Yopougon à Abidjan, cet article montre comment les disparités socio-économiques sont reproduites. Les joueurs sont soit des jeunes diplômés de la petite classe moyenne, soit des jeunes chômeurs vivant de l'économie informelle. Bien qu'ils partagent le même espace de jeux, les distinctions sociales demeurent.
Depuis les années 1980, beaucoup de jeunes ruraux partis à la ville reviennent vers leur village paternel, notamment dans la zone forestière ivoirienne. En transposant leur expérience urbaine dans la société villageoise, ces jeunes migrants modifient les rapports sociaux, en particulier ceux entre ainés/cadets, dans un sens individualiste. Ce processus ne va pas sans résistance, ce qui compromet les chances réelles d'autonomisation de ces jeunes.
Le Tonkpi est une région montagneuse du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire, frontalière de la Guinée et du Liberia. Cette double particularité géographique explique la naissance d'un parti à l'ancrage régional, l'UDPCI (Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire), fondé en 2001 par le général Robert Gueï. Depuis l'assassinat de ce dernier en 2002, le parti se cherche une audience nationale, mais il reste perçu comme un parti de l'aire ethno-régionale du Tonkpi.
En Côte d'Ivoire, depuis la fin de la guerre civile en 2011, les anciens combattants démobilisés se sont regroupés dans une association nommée cellule 39. Cet article s'intéresse aux combattants démobilisés qui ont connu "une mobilité sociale descendante" (c'est-à-dire qu'ils ont été déclassés). Il étudie la structuration de leurs revendications au sein d'associations. Il tente de les caractériser au travers de leur matricule et des processus constitutifs d'une nouvelle identité collective. Leurs activités, qui peuvent aller jusqu'à la mutinerie d'ex-rebelles intégrés dans l'armée ivoirienne, posent le problème de la transition sécuritaire dans cette situation post-conflit.
En Côte d'Ivoire la paix reste fragile. Depuis 2011, dans le nord-est du pays, les tensions se sont accrues entre éleveurs peul et agriculteurs lobi et koulango. En mars 2016, ces luttes ont trouvé leur apogée dans un affrontement violent (vingt morts, trente blessés et mille personnes déplacées) entre membres des communautés peul et lobi à Bouna. Cet article essaie d'expliquer les évènements en les replaçant dans le temps long des conflits pour l'utilisation de la terre.
Comme l'indiquent leurs titres, ces dix-sept courts articles apportent des précisions sur les données économiques, sociétales et culturelles qui caractérisent l'actualité de la Côte d'Ivoire.
Les trois entretiens menés par Marie Miran-Guyon, coordonnatrice du dossier sur la Côte d'Ivoire évoquent : la fragilité de la paix en Côte d'Ivoire et l'organisation nouvelle des forces armées ; la difficulté pour une femme ivoirienne de mener une activité politique ; la diversité des obédiences maçonniques, héritage de la colonisation, et le faible rôle actuel de la franc-maçonnerie dans le pays.
Les habitants de la commune d'Abobo située au nord de l'agglomération d'Abidjan ont pris une part active à la campagne électorale d'Alassane Ouattara en 2010. Abobo, c'était ADOland (ADO, pour Alassane Dramane Ouattara), c'est à dire le fief d'ADO. Après le succès de leur champion, les militants attendaient la réalisation de ses promesses pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Ils ont été déçus. Un voyage d'Abidjan à Bouaké en passant par Grand-Bassam et Yamoussoukro évoque les transformations de la capitale actuelle et de celles qui l'ont précédée. Un état des lieux de la production cinématographique ivoirienne entre 2002 et 2018 montre qu'elle est essentiellement télévisuelle.
