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| 66292 | ECO COL | autres textes imprimés | 26 - ADOS (Bourg les Valence) | Disponible |
| 59254 | JUS ALT | autres textes imprimés | 95 - LA CASE (Villiers Le Bel) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Pour une fiscalité juste... et transformatrice ? - In : ALTERNATIVES SUD, 1er trimestre 2019 (01/01/2019), VOL. 26-2019/1, P. 7-17
L'injustice fiscale a atteint des niveaux record à l'échelle de la planète. Dans les pays du Sud, les conséquences de l'évasion et de la concurrence fiscale se doublent de fiscalités nationales très répressives. Le constat semble aujourd'hui largement partagé, mais les solutions continuent de diviser.
Le principal défi de la gouvernance fiscale est la construction de lieux où tous les pays, en particulier les pays en voie de développement, participeraient à l'élaboration des politiques. La voie à suivre serait la création de plateformes régionales de coopération fiscale Sud-Sud. Ces institutions participeraient également à la lutte contre les paradis fiscaux, pour aider les États du Nord et du Sud à récupérer les impôts perdus et, pour en finir avec l'opacité des systèmes.
Sur les trois continents, on constate les mêmes politiques fiscales inefficaces et injustes. Inefficaces parce que les gouvernements sont incapables de contrôler l'évasion fiscale pratiquée par les classes possédantes, quand ils ne la favorisent pas. Injustes parce que ces politiques régressives accroissent les inégalités sociales et bloquent le processus de développement. Néanmoins, une lente prise de conscience est en train de naître, par exemple en Amérique latine, où existe une "Réseau pour la justice fiscale".
Dans la plupart des pays du Sud, les politiques fiscales sont défavorables aux femmes. Les femmes pauvres pâtissent des stratégies des élites et des multinationales visant à échapper à l'impôt. Depuis les ajustements structurels, l'adoption ou la hausse de la TVA est un incontournable des prescriptions du FMI, pour amortir les pertes fiscales liées à la libéralisation commerciale. Les effets sociaux inéquitables de cette taxe sont connus et ses conséquences négatives en termes de genre ont été négligées.
En comparaison avec d'autres régulations, l'introduction d'écotaxes devrait contribuer à la poursuite d'objectifs environnementaux en Amérique latine. Mais, dans une région marquée par les inégalités sociales, sa réussite dépendra de la capacité des États à faire payer plus, ceux qui disposent de plus de ressources. Cet objectif est d'autant plus difficile à atteindre que le principe "pollueur-payeur" fait l'objet d'un débat dans ces pays, notamment en Argentine.
