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Exemplaires (4)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
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| 27990 | XXI N°47 été 19 | affiche, photo | 26 - GROUPE URD (Plaisians) | Disponible |
| 69201 | MCM REV XXI | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
| 67 | CR53 REV XXI 47 | autres textes imprimés | 53 - CRIDES LES 3 MONDES (Laval) | Disponible |
| 61207 | RI XXI | autres textes imprimés | 95 - LA CASE (Villiers Le Bel) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]L'horizon perdu des Sioux PRADES, Simon - In : XXI, été 2019 (01/06/2019), N°47, P. 30-43
Black Wolf (Loup noir) vit dans la réserve des Sioux de Rosebud, le deuxième comté le plus pauvre des États-Unis, dans le Dakota du Sud. Il est peintre et s'acharne à révéler au monde les tourments de son peuple et à partager sa chronique ironique et désespérée des perdants de l'Amérique. Black Wolf habite le village de Swift Bear, tableau habituel d'une petite communauté indienne des grandes plaines : maisons rouges et vertes dans le style habitat d'urgence, carcasses de voitures, ordures dans les fossés et chiens errants qui attaquent les promeneurs. Selon les indicateurs de développement, Swift Bear est un fragment de tiers monde au cœur des États-Unis.
Au commencement était un archipel antillais conquis par l'Empire espagnol. A la fin du XXe siècle, Porto Rico fut racheté par les États-Unis pour 20 millions de dollars, puis l'archipel gagna une autonomie partielle. Plus récemment arrivèrent les catastrophes : Irma et Maria, deux ouragans qui balayèrent l'île, ravagèrent les récoltes et laissèrent le néant derrière elles. Alors, comme les missionnaires des temps anciens, des "citoyens du monde" sont arrivés à Porto Rico, avec un projet au nom prometteur "Restart Week" (semaine du nouveau départ) et une vision d'avenir : transformer l'île en "start-up nation", un paradis pour entrepreneurs de la nouvelle économie et des cryptomonnaies "dans la compassion, le respect de la population et la transparence fiscale".
Par une nuit noire de novembre 2018 en Californie, le Butte Creek Canyon est en flammes. A Helltown (la bien nommée cité de l'enfer), le brasier se répand comme de la lave entre les platanes et les peupliers centenaires. Quatre hommes originaires de la ville décident de lutter seuls contre l'incendie en attendant les pompiers. Ils ne le savent pas encore mais le feu qu'ils essaient vainement de maîtriser, baptisé "Camp Fire", va se révéler le plus meurtrier de l'histoire des États-Unis, tuant 85 personnes, ravageant 62 000 hectares de forêt et détruisant la ville de Paradise.
Marco est un jeune Italien, atteint de trisomie 21, qui rêve de devenir acteur. Il a été scolarisé à l'école publique, a fait de la natation en équipe nationale italienne paralympique et s'intéresse depuis toujours au monde du spectacle. Malgré les moqueries de ses camarades de classe, il s'est fait des amis au club de natation, des filles surtout. Les photographies sur le vif de Daria Addabbo présentent Marco dans sa vie quotidienne : à la piscine, au salon de coiffure, en balade avec son amie Federica et en préparation d'un spectacle de danse.
Symbole de la contestation sociale, d'abord en France puis dans d'autres pays, il est pourtant l'objet de consommation mondialisé par excellence. Le gilet jaune se cache derrière un brouillard économique, une cascade de holdings et de paradis fiscaux. Initialement fabriqué en France, le gilet jaune est désormais vendu par des multinationales qui ont fermé leurs usines en France pour produire dans des pays où la main d'œuvre est moins chère, en Europe de l'Est, en Asie du Sud-Est et surtout en Chine. Fabriqué à partir de fibres synthétiques et de plastique chauffé non recyclable et transporté par cargo puis en camion à travers la planète, le gilet jaune est une pollution en soi. Devenu contre toute logique l'incarnation de la révolte, cet objet produit en masse par des entreprises mondialisées est un mirage économique et social, un piège environnemental et un non-sens écologique.
Communistes, anarchistes, révolutionnaires, citoyens altermondialistes, ils sont venus de tout l'Occident pour combattre Daech. En appui aux Forces démocratiques syriennes, une coalition de Kurdes et d'Arabes, les brigades internationales ont libéré la moitié de la ville de Raqqa. Ils sont peut-être 2 000 jeunes brigadistes venus de toutes les démocraties occidentales. Ni mercenaires, ni chiens de guerre, ils sont convaincus qu'il faut mettre fin à la monstruosité de Daech et tuer ces fanatiques. Tandis que les plus politisés soutiennent la révolution du Rojava, petit territoire à majorité kurde situé au nord-est de la Syrie, les plus idéalistes discutent politique entre deux combats, mais tous sont plongés dans l'enfer de la guerre au nom de la liberté.
Alina Shilova a vu ses parents jetés en prison lorsqu'elle était enfant. Elle a vécu en familles d'accueil puis dans la rue. A la libération de la mère, la petite famille recomposée vit chez la grand-mère dans un quartier populaire de Kiev et doit faire face aux dettes. Alina se bat pour survivre en vendant des téléphones portables et en distribuant des tracts publicitaires. Mais son rêve est ailleurs : devenir championne féminine de football et intégrer l'équipe nationale ukrainienne. D'après sa coach, Alina a de l'or dans les pieds mais son destin est vite rattrapé par les difficultés familiales, avec le décès prématuré de sa mère et la maladie de son frère.
Habillé de noir comme Néo, le personnage de Matrix, Pavel Dourov est un héros ambigu du monde connecté. L'homme qui a créé la messagerie cryptée Telegram a appris des erreurs de Mark Zuckerberg en matière de protection de données et a toujours refusé de transmettre aux services secrets russes les clés de cryptage qui permettraient au Kremlin de lire les messages des utilisateurs. Malgré les procès et le blocage de son application par un tribunal, Dourov a tenu bon face à l'État russe et a réussi à ébranler le pouvoir politique des États à l'ère du numérique. Telegram est devenu un totem d'Internet et compte 200 millions d'utilisateurs dans le monde, surtout dans les pays au régime politique autoritaire.
Yougoslave d'origine serbe, Mila Turajlic a vécu une enfance communiste sans histoire, puis elle a connu la guerre, les restrictions alimentaires, les bombardements jusqu'à l'effondrement de la nation yougoslave. Adulte, elle a choisi le cinéma comme un engagement politique, surtout le documentaire où elle dévoile la mémoire collective du passé communiste, des exactions serbes et des manquements graves de l'État. Trente ans après l'implosion de son pays, elle se revendique toujours yougoslave et exhume les refoulements génocidaires de la Serbie pour mieux contrer la montée du nationalisme.
Pour loger les millions de nouveaux citadins, l'Inde a besoin de tonnes de béton et donc de sable. Dans la région du Bundelkund, en novembre 2018, des gangs armés et des politiciens corrompus installent des sites d'extraction illégaux dans le lit des fleuves et des rivières, pour s'emparer de cet or blanc. Les populations riveraines voient s'assécher les rivières et partir les poissons, seule source de subsistance. Depuis les années 2000, le prix du sable a triplé, entraînant un marché noir géré par une véritable mafia qui n'hésite pas à tuer les opposants ou les journalistes trop curieux.
