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| 49779 | ALT-S 20-1 | autres textes imprimés | 31 - CIDES (Toulouse) | Disponible |
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| MCM02334 | MCM INF ALT | autres textes imprimés | 44 - MCM (Nantes) | Disponible |
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Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Nouveaux enjeux Nord-Sud dans l'économie numérique - In : ALTERNATIVES SUD, 1er trimestre 2020 (03/02/2020), VOL. 27-2020/1, P. 7-20
La production, le développement et la diffusion des technologies numériques, appelées quelquefois l'or noir du XXIe siècle, suscitent à la fois des espoirs et des inquiétudes de tous ordres, de plus en plus largement débattus. Ce dossier a pour ambition de montrer comment l'irruption de l'économie numérique modifient les rapports Nord-Sud. On peut se demander s'il ne s'agit pas d'un nouveau colonialisme qui va creuser les inégalités en créant de nouvelles formes de dépendance et d'exploitation.
Sous des prétextes philanthropiques, les géants du web créent de nouvelles dépendances à leurs produits et concentrent un pouvoir tel qu'ils sont en mesure de briser l'autonomie des utilisateurs individuels et de nombreux États. En dépit de la prépondérance des acteurs états-uniens, la Chine a réussi à s'imposer comme l'autre puissance mondiale de l'ère numérique, un bras de fer géopolitique est à l’œuvre entre les deux géants. Pour s'en affranchir, une stratégie de non-alignement et de mise en place d'une économie numérique ouverte doit être menée par les autres pays.
Au Brésil, la police de Sao Paulo a acquis un système informatique de surveillance des données, développé par la police new-yorkaise dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Pour le gouverneur de cet État, il s'agit d'une mesure anticriminalité, mais elle peut être aussi utilisée pour le contrôle des opposants politiques. L'implication croissante de la Chine dans le domaine des télécommunications en Afrique inquiète car elle pourrait y imposer son modèle autoritaire de l'information. L'examen de la coopération chinoise en Éthiopie, au Kenya et au Ghana, fragilise cette thèse.
Les auteur.es de ces deux articles s'interrogent sur le rôle que jouent les plateformes numériques de l'e-commerce dans le développement des pays pauvres de l'Afrique et de l'Asie. Ces entreprises ne sont pas seulement des marchés numériques, mais dans les faits, des écosystèmes sophistiqués qui sous-tendent la nouvelle architecture de l'économie mondiale. Si certains voient dans la connectivité la panacée pour booster le développement, d'autres craignent qu'elle ne soit qu'une nouvelle forme de domination néocoloniale. Heureusement, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer ce danger.
Dans un monde inégalitaire, les plateformes de Big Data creusent les écarts. Les méga-entreprises accaparent toutes les innovations et échappent au contrôle des groupes sociaux et des États. Monde paysan et souveraineté alimentaire sont durement affectés. Seule une action intergouvernementale pourrait inverser la tendance. La communication numérique et les nouvelles technologies, malgré une apparence immatérielle, contribuent lourdement à la dégradation environnementale et à l'exploitation sociale. Il faut déconstruire ce mythe de l'immatérialité pour arrêter les dégâts.
L'expansion mondiale de la "plateformisation" en ligne transforme les rapports de production et de distribution, au bénéfice des transnationales numériques du Nord et au détriment, tout particulièrement, des femmes du Sud. L'observation de projets en Tanzanie et au Chili montre que l'approche néolibérale de l'inclusion numérique féminine est réductrice : elle envisage toutes les femmes comme des entrepreneures potentielles mais ignore les obstacles structurels à leur émancipation sociale.
Les plateformes numériques du microtravail à la tâche sont présentées par les agences de développement comme une opportunité pour les populations pauvres d'Afrique. Elles proposent du travail en ligne qu'elles divisent en fragmentant les tâches, ce qui permet à des employeurs de les sous-traiter à des travailleurs indépendants dans le monde entier. En Afrique, les conditions en matière d'infrastructure et de formation ne sont pas réunies pour un décollage de ces activités. Au-delà, l'enjeu pour les gouvernements africains est d'éviter qu'elles entraînent une dégradation du travail et un renforcement des inégalités. En Inde, l'industrie des technologies de l'information (TIC) et les services les utilisant sont confrontés à des coûts salariaux élevés, à la concurrence mondiale et à la rapide adoption des innovations, les rendant vulnérables à la perte d'emplois et au remplacement. Les générations actuelles et futures connaissent déjà les risques de précarité élevée du travail.
