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[texte imprimé]Aux États-Unis d'Afrique WABERI, Abdourahman Ali, - PARIS : JC LATTÈS, 2006/01, 233 P.
Dans ce roman, l'auteur inverse avec humour le système Nord-Sud : le continent africain, fédération de pays riches, vit dans la prospérité, tandis que les pays du Nord (l'Europe) vivotent dans la déchéance.
[texte imprimé]Transit WABERI, Abdourahman Ali, - PARIS : GALLIMARD, 2003, 155 P.
L'auteur a fait le choix d'utiliser une langue française largement dévoyée pour nous raconter le récit de Bachir Assoweh, parti de Djibouti sur la route de l'exil qui le mènera en France. Ironie et humour accompagne les aventures de cet homme plein d'espoirs.
[texte imprimé]Moisson de crânes : Textes pour le Rwanda WABERI, Abdourahman Ali, - LA MADELEINE DE NONANCOURT : LE SERPENT A PLUMES, 2000, 114 P.
Ma mémoire a sa ceinture de cadavres écrivait Aimé Césaire dans son Cahier d'un retour au pays natal, tressons des mémoires à la manière du poète martiniquais afin que les négateurs, qui opèrent à visage découvert quand ils ne se cachent pas dans le maquis de la toile mondiale, ne viennent pas sarcler, définitivement cette fois, les tombes et les cimetières. Tentons de réveiller, de rendre sa part d'humanité perdue à cette contrée. Couchons sur papier le long récit des infamies. Ecrivons, donc.(Abdourahman A. Waberi, extrait de la préface)
Malgré son titre ce recueil de nouvelles ne concerne en rien le nomadisme, au sens traditionnel du terme. Il s'agit plutôt d'un vagabondage poétique à travers la réalité passée ou présente de Djibouti. L'auteur mélange volontiers la métaphore poétique macabre et l'humour noir. Il évoque les dernières années de la période coloniale, la dictature de Hassan Gouled Aptidon, les affrontements ethniques, le machisme et les mutilations sexuelles. Il a une vision très pessimiste de sa patrie.
La force de ce livre, c'est de nous guider à travers la réalité de ce "bout de terre des extrêmes" dans un style poétique et violent. De faire connaissance avec des personnages attachants, sortes de Don Quichotte illuminés par un idéal commun: vivre libres, libres de penser, libres de parler, mais avant tout vivre. Construire aussi. Construire une société où la corruption n'aurait pas lieu, où un projet social permettrait à chacun de vivre décemment. Waïs, Yonis, Dilleyta et Anab sont fougeux et fous même parfois. Mais ils se donnent à corps perdu, rien ne les arrête, ni même la mort. Et le lecteur rêve avec eux, se révolte avec eux, se laisse emporter vers ce Djibouti méconnu. C'est un bel hommage à tous ceux qui luttent pour la liberté.
