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Exemplaires (2)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
|---|---|---|---|---|
| 19256 | CM Maghreb-Machrek N° 244 | autres textes imprimés | 34 - CDTM (Montpellier) | Disponible |
| BUHDL2031100 | PV 160 | autres textes imprimés | 69 - BU HDL (Lyon) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Les débuts du Hirak en Algérie RAHAL, Malika - In : MAGHREB-MACHREK, 2020/2 (01/03/2020), N°244, 105 P.
Les textes présentés ici sont ceux relatifs à la première année du Hirak (Mouvement populaire). Alors que l'on célèbre son deuxième anniversaire, on a préféré considérer que le mouvement était encore en cours et que, n'en connaissant pas la fin, il valait mieux revenir à ses débuts.
Le vendredi 22 février 2019 ont eu lieu sur le territoire algérien des manifestations pacifiques impressionnantes. La définition de ce vaste mouvement populaire, "hirak" en arabe, est difficile, d'où la nécessité d'analyser ses origines sociales et géographiques, ainsi que ses différentes composantes.
En Algérie, le 22 février 2019, les manifestations traduisent une crise politique profonde et complexe : profonde car ses causes réelles sont aussi anciennes que le système politique mis en place au lendemain de l'indépendance ; complexe car elle ne concerne pas seulement les acteurs politiques au pouvoir, mais également l'opposition et la société civile. Le mouvement populaire contre la cinquième candidature du président Bouteflika concrétise la rupture du peuple avec ses dirigeants et l'incapacité des partis d'opposition à s'unir contre le régime.
Avant d'être contesté par des manifestations impressionnantes à Alger, le centre du pouvoir, le régime algérien avait déjà subi, à bas bruit, une érosion dans ses bases lointaines mais néanmoins vitales. Une érosion qui a progressivement miné son édifice autoritaire et ses réseaux clientélaires, dans les points d'appui et les espaces-relais qui constituaient le maillage de son emprise sur le pays. A travers le cas de trois villes situées en Kabylie, dans l'Aurès et au Sahara, cet article étudie le processus de fissuration qui a fini par converger vers Alger.
Depuis l'indépendance, l'Algérie a connu une histoire constitutionnelle heurtée, enchaînant quatre Constitutions, elles-mêmes suspendues une fois et révisées à six reprises. Chaque moment constitutionnel a toujours été immanquablement associé à des ruptures politiques brutales. Au-delà des vicissitudes propres à chacune de ces crises, il est une constante selon laquelle aucune de ces Constitutions n'incarne en vérité la volonté d'un peuple libre. La démocratie inscrite dans les textes n'a jamais existé dans les faits. Le mouvement populaire engagé depuis février 2019 ne poursuit, dans ses expressions individuelles ou ses manifestations collectives, qu'un seul but : obtenir du pouvoir qu'il mette fin aux atteintes portées à l'intégrité de tous et de chacun et qu'il cède la place à un État de droit.
L'objectif de cet article est d'analyser le contexte dans lequel le "Hirak" de février 2019 a vu le jour. Selon cette analyse le mouvement populaire s'est produit au moment où les deux logiques systémiques de rente étaient en voie d'épuisement : une rente endogène, politique, c'est-à-dire la mémoire de la lutte pour la libération ; une rente exogène, d'origine extractive et de nature économique, le pétrole et le gaz naturel. Toutes deux étaient à la base d'un pacte social rentier qui légitimait le régime politique populiste et autoritaire. Le capital symbolique de la lutte de libération est en voie d'effacement en raison de la jeunesse de la population et la rente pétrolière a diminué en raison de l'évolution du marché mondial. Le "Hirak" survient à la fin de deux longs cycles, l'un politique (1945-2020) et le second socio-économique (1970-2020). La fin de ce parcours explique les transformations en cours dans le pays.
L'armée algérienne est consubstantielle à l’État algérien. Historiquement elle le précède puisque l'armée s'est constituée pendant la lutte pour l'indépendance, puis s'est imposée sur les autres tendances et groupes politiques, alors que l’État était à peine établi. Cet article évoque l'évolution de ce corps depuis le président Boumedienne : son action pendant la guerre civile où elle gère les destinées de la nation, puis l'affaiblissement de sa hiérarchie et de son rôle politique sous les quatre mandats du président Bouteflika. Avec la chute de ce dernier, l'armée veut à tout prix défendre la stabilité des institutions, mais cet objectif n'est guère tenable alors que la société réclame des changements de fonds et que de nombreuses crises se déroulent aux frontières. Au plan théorique cet article interroge la validité des modèles d'analyse traditionnels des relations civilo-militaires.
