|
Exemplaires (9)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
|---|---|---|---|---|
| 49727 | ALT-S 21-3 | autres textes imprimés | 31 - CIDES (Toulouse) | Disponible |
| 49724 | CM G1875 | autres textes imprimés | 34 - CDTM (Montpellier) | Disponible |
| 49729 | 81/105 | autres textes imprimés | 54 - CLID (Nancy) | Disponible |
| BIOF07314 | BIOF R ALS | autres textes imprimés | 69 - BIOFORCE (Vénissieux) | Disponible |
| BUHDL391934 | PV 162/28-3 | autres textes imprimés | 69 - BU HDL (Lyon) | Disponible |
| 49728 | REV | autres textes imprimés | 69 - FORUM REFUGIES (Lyon) | Disponible |
| 060/283 | SOC/MON/847 | autres textes imprimés | 72 - MONDE SOLIDAIRE (La Flèche) | Disponible |
| 49733 | SOC FEM | autres textes imprimés | 72 - TERRE HUMAINE (Le Mans) | Disponible |
| PSS0525 | SOCALT | autres textes imprimés | 73 - PAYS DE SAVOIE SOLIDAIRES (Chambery) | Disponible |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Violences de genre et résistances - In : ALTERNATIVES SUD, 3e trimestre 2021 (01/10/2021), VOL. 28-2021/3, 176 P.
Les violences faites aux femmes ne résultent pas de comportements isolés ou déviants. Elles témoignent de ressorts patriarcaux profonds et indiquent une même représentation de l'infériorité féminine. La violence patriarcale a ses spécificités, mais pour l'aborder dans sa complexité, elle doit être articulée à d'autres structures de domination, telles le mode de production capitaliste et la matrice coloniale qui exerce des effets durables principalement sur les travailleuses pauvres "racisées". Dans un contexte pourtant difficile pour les droits des femmes, un renouveau féministe s'est affirmé, au départ en Amérique latine, et s'est amplifié en touchant l'Afrique et l'Asie.
Dans un climat délétère pour les droits des femmes -crise sanitaire et économique, offensives réactionnaires et anti-genres-, un renouveau féministe est apparu, au départ en Amérique latine. Complexifier et politiser les violences de genre, faire émerger les facteurs structurels et s'attaquer à l'impunité des coupables, sont des enjeux centraux des mobilisations à l’œuvre.
Les violences qui s'exercent sur les corps féminins s'enracinent dans une vision hiérarchique et patriarcale de la société où les femmes occupent le bas de l'échelle, surtout si elles sont pauvres et si elles appartiennent à un peuple autochtone et persécuté. Cet état de fait est particulièrement criant en Amérique latine où domine encore le mode de production extractiviste, et des régimes autoritaires, caractérisés par l'hégémonie masculine. C'est pourquoi, le mouvement féministe est assez ancien dans les pays comme le Chili, l'Argentine, la Bolivie ou le Honduras. Il connaît cependant une véritable explosion ces cinq dernières années et des militantes ont payé de leur vie leur participation à des luttes politiques ou écologiques. En revanche, les migrantes arrivées d'Afrique subsaharienne jusqu'à la frontière hispano-marocaine sont mal organisées pour résister aux violences sexuelles dont elles sont les victimes de la part des passeurs, des intermédiaires, ou des autres migrants.
Certaines violences sexuelles correspondent à des structures sociales profondément enracinées dans les mentalités, et qui ressurgissent dans des circonstances particulières. En Inde, les viols des femmes "dalits" (ou "intouchables") sont de plus en plus fréquents en dépit des interdictions légales. Leur objectif est de perpétuer le système des castes, formellement aboli dans la constitution de 1950. En Irak, les violences sexuelles exercées sur les femmes de la minorité religieuse yézidi par les soldats de Daech, ont lieu dans un contexte de guerre ; mais elles sont aussi la conséquence de la dévalorisation du corps féminin dans les représentations mentales de leurs violeurs.
La dépénalisation de l'avortement constitue, avec le rejet du féminicide, la principale revendication des mouvements féministes en Amérique latine. En Argentine la récente victoire législative du mouvement féministe la "marée verte" a eu grand retentissement dans les autres pays du continent, notamment au Brésil où le nombre de féminicides a augmenté pendant la pandémie de Covid19. La responsabilité de l’État dans le maintien des structures qui favorisent cette violence est mise en exergue dans les discours universitaires et militants. Les discriminations de race et de classe concourent à l'intensité de la violence. En Afrique du Sud, la violence domestique est le fruit d'un entrelacs complexe de patriarcat, de domination culturelle et de constructions masculines qu'il faudrait déconstruire pour apaiser les souffrances.
En Inde, comme ailleurs, le monde virtuel est propice au développement de discours de haine sexistes. Il faut que les mouvements féministes produisent un discours coordonné contre le patriarcat et la misogynie afin d'obtenir des lois régulant les réseaux sociaux. Au Mexique, on discute d'une nouvelle loi pour un Internet sans harcèlement ni sexisme. C'est la loi Olimpia, résultat d'une lutte féministe menée par Olimpia Coral Melo.
