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Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panier[article]Nous délivrer de la religion de la croissance THIESSET, Pierre - In : LA DECROISSANCE, juillet-août 2018 (01/07/2018), N°151, P. 10-11
Le mythe du développement infini et du progrès, d'origine occidentale, s'est diffusé dans le monde entier, via le désir suscité par des réalisations exceptionnelles et à travers les réseaux financiers et marchands. Suscitée dans la publicité, la foi dans le progrès se poursuit en dépit des échecs : explosion des inégalités, surexploitation de la planète. La propriété individuelle est au point d'origine de cette condamnation à une croissance sans fin. Pour lutter contre cet impératif, il nous faut retrouver l'idée de bien commun intangible et transmissible aux générations suivantes, et de partenariat avec la nature (plutôt que d'exploitation de celle-ci.)
En s'appuyant sur des exemples historiques, O.Rey montre comment refuser de participer au système et prôner la décroissance peut mettre en danger et impliquer à court terme d'être dominés par ceux qui possèdent la technique. F. Roddier rappelle ce truisme : en biologie et dans l'histoire des civilisations, un développement infini dans un monde fini est impossible. Tout organisme est voué à l'extinction. Pour prolonger sa longévité, il faut réduire ses dépenses énergétiques. La décroissance, comme la mort, est inévitable, mais pas forcément désirable. V. Cheynet réhabilite la limite, un interdit qui nous oblige à grandir, et souligne le caractère régressif du "toujours plus".
La "transition énergétique" consiste essentiellement à accroître la part de l'électricité, faussement présentée comme énergie propre, dans la production énergétique. Or, depuis la production jusqu'à la multiplication des réseaux de transport de l'électricité, de plus en plus nombreux et puissants, et aux problèmes non résolus liés au stockage des flux, l'électrique suppose une prédation des réserves fossiles. C'est une énergie qui n'a rien de sain car elle repose essentiellement sur le charbon et le nucléaire.
La ville "intelligente", ou smart city, est une administration qui déploie une multitude de capteurs - des compteurs connectés jusqu'aux smartphones - afin de prélever des données et d'améliorer l'efficacité des systèmes techniques. Même une petite ville comme Dijon y prétend. Bien sûr, cette surveillance généralisée, propice aux entreprises, se fait au nom du "bien-être" et de l'écologie.
