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[texte imprimé]African psycho MABANCKOU, Alain, - LA MADELEINE DE NONANCOURT : LE SERPENT A PLUMES, 2003, 191 P.
Grégoire Nakobomayo, orphelin, a grandi dans une ville industrielle de l'Afrique post-coloniale. Accueilli quelques temps chez un couple instruit, il reçoit une éducation bourgeoise jusqu'au jour où il plante son crayon dans l'œil du fils unique qui cherche à le violer. Obligé de fuir, il se réfugie dans le quartier le plus délabré de la ville et prend pour modèle "Angoualima", le célèbre serial killer qui depuis des années défie le pays, ses juges, ses flics et ses journalistes. Mais n'est pas serial killer qui veut. Avec humour et ironie, Alain Mabanckou conte les déboires d'un psychopathe velléitaire et sans talent qui cherche dans la perversité un sens à sa vie.
[texte imprimé]Le Devoir de violence OUOLOGUEM, Yambo, - LA MADELEINE DE NONANCOURT : LE SERPENT A PLUMES, 2002/12, 276 P.
Ce roman écrit par un Africain est une vaste saga historique qui retrace, depuis le XIIIe siècle, la geste des Saïfs, conquérants et maîtres du mythique empire Nakem. On y découvre les complexités de l'histoire de l'Afrique, où l'esclavage et la colonisation sont antérieurs à l'arrivée des Européens qui ne firent semble-t-il que reprendre à leur compte et en l'amplifiant dramatiquement un système qui existait déjà. Puissant, violent, cet ouvrage est à contre-courant de la pensée africaine des années soixante. Là où les auteurs estimés chantaient la "négritude", Ouologuem parle de "négraille".
La force de ce livre, c'est de nous guider à travers la réalité de ce "bout de terre des extrêmes" dans un style poétique et violent. De faire connaissance avec des personnages attachants, sortes de Don Quichotte illuminés par un idéal commun: vivre libres, libres de penser, libres de parler, mais avant tout vivre. Construire aussi. Construire une société où la corruption n'aurait pas lieu, où un projet social permettrait à chacun de vivre décemment. Waïs, Yonis, Dilleyta et Anab sont fougeux et fous même parfois. Mais ils se donnent à corps perdu, rien ne les arrête, ni même la mort. Et le lecteur rêve avec eux, se révolte avec eux, se laisse emporter vers ce Djibouti méconnu. C'est un bel hommage à tous ceux qui luttent pour la liberté.
