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[texte imprimé]Patrimoines naturels au Sud : territoires, identités et stratégies locales CORMIER-SALEM, Marie-Christine, JUHE-BEAULATON, Dominique ; BOUTRAIS, Jean - BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD), 2005/02, 552 P.
Toutes les contributions de cet ouvrage tournent autour des relations qu'entretiennent les sociétés du Sud avec leur espace vécu et mental (territoire) et montrent comment les territoires servent d'assises spatiales à des phénomènes de patrimonialisation sous diverses formes. Chaque étude s'appuie sur un exemple précis de peuples et de lieux généralement situés en Afrique. L'ensemble comprend trois parties : Une nature à négocier, des droits à inventer ; l'inscription locale du patrimoine naturel ; valorisations patrimoniales et revendications identitaires. Il s'agit, en somme, de l'éternel dialogue nature - culture.
"Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est modulée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migration forcée vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment, les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre, avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, fera transcrit le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. Aujourd'hui, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs immigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité." (Résumé de l'éditeur).
Ce recueil de vingt communications du GREFUL (groupe d'études comparatives des sociétés peules, groupe pluridisciplinaire et international) porte sur l'origine des Peuls, leur référence à l'arabité, l'affirmation d'un invariant culturel, la "puulaku", le recours à la figure du "pasteur", les relations entre hommes et femmes, les rapports entre tradition culturelle peule et religion, la maîtrise des différents espaces, les relations avec d'autres populations. Il pose l'esclavage comme une question centrale, lors de la période coloniale comme aujourd'hui en montrant que l'émancipation réelle passe par la possession du bétail ou par l'accès aux revenus issus de l'émigration. Il souligne la mobilité nouvelle des pasteurs sahéliens vers des régions de savanes, et le paradoxe entre la possession d'un cheptel important et la faible implication dans le commerce de détail. L'analyse sociale à l'échelle locale et régionale, objet de plusieurs contributions, permet de mieux comprendre la complexité des sociétés africaines.
C'est l'histoire de l'occupation pastorale des hautes terres du Cameroun par les Mbororo (Peuls) qui est relatée à travers l'ouvrage puisqu'en effet -comme une réplique aux "Pastoral highlands" d'Afrique de l'Est- un pastoralisme d'altitude s'est développé au Cameroun. La chronique de migrations faites d'hésitations et d'intermèdes, les relations avec les populations en place, les prospections de nouveaux pâturages, les rapports entre groupes et lignages pastoraux forment la trame de l'histoire. C'est aussi à la découverte des hauts plateaux des Grassfields que nous entraîne l'auteur, où les conflits entre éleveurs et cultivateurs prennent des formes exacerbées où s'expriment, à la fois, les tensions sociales, culturelles et politiques du pays. Une approche cartographique (volume 3) démontre enfin, un encombrement de l'espace par des densités élevées de population et de fortes charges en bétail.
Les textes réunis dans cet ouvrage "traitent des gens du bétail, de leurs pratiques et de leurs relations avec le monde rural et l'ensemble de la société", dans une approche interdisciplinaire. Après une première partie d'ordre méthodologique, la seconde partie traite de l'écologie des parcours. En Afrique tropicale, l'agriculture est rarement indépendante de l'élevage, que leurs relations se déroulent selon un mode d'intégration ou de conflit ; le bétail n'est jamais absent des systèmes agricoles, mais sa place n'est pas uniforme. C'est l'objet de la troisième partie. La dernière partie est consacrée aux représentations et aux pratiques d'élevage.
Les sociétés rurales du Tiers Monde doivent produire plus et s'intégrer aux échanges commerciaux extérieurs : mais aprés 30 ans d'expériences de développement, ce principe est remis en question. On apprécie mieux les savoir-faire hérités et constamment renouvelés. Les études portent sur des régions du monde différentes.
