Résumé : |
Le mot de diaspora longtemps limité à l'évocation de groupes religieux vivant dispersés, minoritaires parmi d'autres croyances ou d'autres peuples, a tendance, depuis les années 70, à devenir un mot passe-partout : diasporas tchétchène, tibétaine, roumaine, mais aussi corse ou bretonne. Chaque cas correspond à une situation particulière. L'utilisation actuelle du mot pose des questions liées à la migration volontaire ou involontaire des peuples, au maintien ou à la recomposition d'identifications avec un pays ou une terre d'origine et à l'existence de communautés revendiquant leur attachement à un lieu ou au contraire leur existence détachée dans l'espace. En prenant les exemples des diasporas juive et noire africaine, on peut faire l'histoire de ce mot ancien qui présente, aujourd'hui, toutes les ambiguïtés d'un "mot-cliché". Trois points essentiels sont traités : les espaces de dispersion, le maintien des liens et la gestion de la distance. En conclusion, le mot diaspora colle parfaitement au monde actuel ; le nombre de pages web le contenant ne cesse de croître (136 000 en 2002) ainsi que le nombre de travaux qui sont consacrés aux diasporas. |