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[texte imprimé]L'emprise numérique BIAGINI, Cédric, - PARIS : L'ÉCHAPPÉE, 2012, 445 P.
Ce livre s'inscrit dans un mouvement social contestataire visant à faire front à l'impérialisme numérique. En préalable il fait le point sur les grandes étapes qui ont conduit à la numérisation du monde. Le déferlement technologique a produit un monde inédit en perpétuel mouvement. Il a entrainé des dégâts sur le plan politique, social, culturel ou psychologique. Cependant les technolâtres déplorent que la prise de conscience de la dégradation de l'environnement puissent constituer un frein à l'innovation technologique. L'auteur conclut ce livre en faisant le constat que les nouvelles technologies qui permettent d'aller de plus en plus vite correspondent au besoin primaire de l'homme de gagner du temps sur la mort même si ce n'est qu'une illusion car l'expérience montre que l'individu souffre de l'accélération de la vie.
[article]Aliénation en série - In : LA DECROISSANCE, juillet-août 2017 (01/07/2017), N°141, P. 8
Les séries télévisées sont aujourd'hui considérées comme un fleuron de la création contemporaine. Traitant de sujets qui dérangent, elles refléteraient nos obsessions et permettraient de comprendre le monde. Pourtant leur mode de production montre la puissance des processus de rationalisation et d'industrialisation à l'œuvre, avec des séquences de durée préétablies et des trames narratives de plus en plus alternées et entremêlées suivant des règles précises permettant de capter l'attention.
Après avoir cité de nombreux exemples de personnes ayant fait l'expérience d'une déconnexion du numérique et des difficultés éprouvées, l'article décrit la diminution de concentration dans le travail, liée à l'hyper-connexion, rappelle le droit à la déconnexion inscrit dans la loi, le business de la déconnexion aussi. Il évoque le vocabulaire de l'addiction employé pour décrire cet "être-réseau" nouveau et l'importance quasi anthropologique des mutations engagées.
Zygmunt Bauman, sociologue né en 1925 à Varsovie, a élaboré la notion de "modernité liquide" pour décrire notre époque, en l'opposant à la "modernité solide" qui correspond à la consolidation des Etats-nations régulateurs. La disparition progressive d'un cadre contraignant, le renouvellement continuel à un rythme toujours accéléré, la vision de la société comme un réseau plutôt que comme une structure, le consumérisme, le passage à une identité personnelle autodéfinie et variable caractérisent cet état de société.
La critique du principe de précaution s'intensifie tandis que se développe un projet de civilisation lié à la robotisation. La fragilité et l'incertitude de l'humain seraient remplacées par l'intelligence des machines. Ce monde serait fonctionnel, réglé par des algorithmes, prédictible, une forme de Meilleur des Mondes.
Après avoir dénoncé l'éloge du numérique fait, notamment, par Michel Serres, et l'avis de l'Académie des Sciences à ce sujet, l'article énumère les conséquences physiques et psychologiques de l'exposition précoce des enfants aux écrans, qu'ils soient interactifs ou non : attitudes d'hyperactivité ou quasi autistiques, difficultés relationnelles....Témoignages de médecins, d'orthophonistes et de psychologues sont sollicités à l'appui de ces propos.
