

Toutes les contributions de cet ouvrage tournent autour des relations qu'entretiennent les sociétés du Sud avec leur espace vécu et mental (territoire) et montrent comment les territoires servent d'assises spatiales à des phénomènes de patrimonialisation sous diverses formes. Chaque étude s'appuie sur un exemple précis de peuples et de lieux généralement situés en Afrique. L'ensemble comprend trois parties : Une nature à négocier, des droits à inventer ; l'inscription locale du patrimoine naturel ; valorisations patrimoniales et revendications identitaires. Il s'agit, en somme, de l'éternel dialogue nature - culture.
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Contenu
- [texte imprimé]Comment les Touaregs ont perdu le fleuve : éclairage sur les pratiques et les représentations foncières dans le cercle de Gao (Mali) au XIXème et XXème siècles
GREMONT, Charles,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 237-290
Dans le Nord Mali, autour de la vallée du Niger, se concentrent depuis des siècles de nombreuses populations (Arabes, Arma, Peuls, Songhay, Touaregs...) attirées par les terres fertiles et par les ressources pastorales. Cet article traite de la longue histoire de confluences sociales, à travers l'observation de différentes formes d'appropriation des ressources et de l'espace depuis la seconde moitié du XIXe siècle, dans le cercle de Gao. Les données sont fondées essentiellement sur l'enquête orale. Les témoignages révèlent des évolutions considérables, la plus importante étant la perte de contrôle de la vallée par les Touaregs, mais aussi la persistance de liens sociaux et familiaux tissés par les générations.
- [texte imprimé]L'expert, l'entrepreneur et le roi : chronique d'une négociation conflictuelle autour de l'implantation d'un site industriel sur des terres ancestrales
BERGER, Laurent,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 135-174
Pour montrer l'interférence nécessaire entre plusieurs disciplines composant le discours anthropologique (sociologie, histoire, ethnologie, géographie humaine ...), l'auteur étudie le cas d'une négociation qui a eu lieu à Madagascar, sous le patronage de l'Etat malgache, entre un dignitaire traditionnel et les représentants malgaches d'une multinationale. Il s'agissait d'implanter l'aquaculture crevettière dans une région littorale du nord de la Grande-île. Le chef coutumier d'abord favorable au projet a fini par refuser en raison du caractère sacré des lieux. Mais le projet avait aussi des conséquences économiques et sociales qui ne sont pas étrangères à son échec.
- [texte imprimé]Le lait, patrimoine des Peuls pasteurs du Niger : pratiques alimentaires, représentations et usages non alimentaires chez les Gaawoo'be du Gourma
SOW, Salamatou Alhassoumi,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 419-442
Parmi les Peuls, les Gaawoo'be de l'Ouest du Niger représentent un groupe resté pasteur, en particulier par leur attachement à la vache et par la place qu'occupe la femme dans la société et celle accordée au lait, principal produit de leur élevage. Le lait est d'abord un aliment de choix très valorisé en quantité mais surtout en qualité. L'article décrit en détail la variété des produits laitiers et de leurs usages, ainsi que la valeur symbolique du lait dans l'identité du groupe. Le lait et les produits laitiers relèvent spécifiquement d'un "matrimoine" chez les Gaawoo'be, c'est-à-dire d'un ensemble de savoir-faire et de pratiques, transmis par les femmes.
- [texte imprimé]Logique patrimoniale et conservation de la forêt : l'exemple de la forêt d'Ambondrombe (Madagascar)
MOREAU, Sophie,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 291-310
Dans le sud-est du Betsiléo, au pied de la montagne sacrée d'Ambondrombe, des paysans vivent depuis des siècles à l'orée de la forêt qu'ils considèrent comme leur patrimoine, la terre ou l'héritage de leurs ancêtres. Le processus d'intégration au territoire se fait par la médiation des ancêtres, le respect des espaces sacrés et des pratiques religieuses et sociales nouant l'alliance des hommes avec la forêt. Actuellement, des ONG de conservation de la nature interviennent dans cette montagne en recherchant la participation des paysans, un peu méfiants cependant lorsqu'on leur parle d'écotourisme.
- [texte imprimé]Une nature dogon ? L'occultation de l'environnement naturel dans la patrimonialisation du pays dogon
DOQUET, Anne,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 395-418
L'article traite du processus de patrimonialisation en cours dans le pays dogon (Mali), un des terrains favoris de la recherche anthropologique française depuis les années 1930. Le changement de statut de la société dogon est appréhendé ici en lien avec les orientations des chercheurs qui se sont consacrés aux Dogons. L'occultation du milieu naturel dans les travaux ethnologiques a suscité une représentation erronée des relations que les Dogon entretiennent avec la nature. L'article conclut à la réhabilitation de la nature dans les processus patrimoniaux contemporains.
- [texte imprimé]Les nouvelles orientations de la gestion du patrimoine naturel en Côte d'Ivoire
IBO, Jonas,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 71-96
Depuis le milieu des années 1990, le secteur forestier ivoirien s'ouvre à de nouveaux acteurs, notamment aux ONG et aux populations locales riveraines des aires protégées. Cette ouverture s'est traduite sur le terrain par la mise en place de deux zones de biodiversité dans le Nord et la cession en gérance de 3 des 8 parcs nationaux du pays à des ONG de conservation de la nature, dans le cadre de deux projets distincts. Cet article fait le point sur ces nouvelles politiques de gestion participative des ressources naturelles.
- [texte imprimé]Les oléagineux dans l'Éthiopie des bords du Rift : une production identitaire et territorialisée
CHOUVIN, Elisabeth,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 311-334
En Ethiopie, les plantes qui fournissent de l'huile sont nombreuses, les systèmes de production variés, ainsi que les pratiques locales. Ce chapitre étudie la culture des oléagineux en pays "lagär", dans les contreforts montagneux du Rift Ethiopien central. L'identification des territoires est suivie de l'analyse des changements socio-économiques récents. Ils intègrent tant les particularités environnementales que les représentations culturelles des communautés qui y résident.
- [texte imprimé]Du patrimoine commun de l'humanité aux biens publics globaux
SMOUTS, Marie-Claude,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 53-70
Le concept de patrimoine commun de l'humanité a émergé à la fin des années 1960 dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation. Il a été conçu pour préserver les droits des pays en développement (PED) sur des espaces qu'ils n'avaient pas les moyens d'explorer et pour fonder leurs revendications d'une répartition plus équitable des ressources mondiales. Exception faite de la lune et des grands fonds marins, le processus de patrimonialisation internationale de la nature a échoué, faute de bases juridiques et de volonté des grandes puissances. La notion de biens publics globaux tend à se substituer à celle de patrimoine commun de l'humanité.
- [texte imprimé]Patrimoines locaux et législations foncières à l'heure de la décentralisation en Haute-Casamance (Sénégal)
FANCHETTE, Sylvie,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 97-134
Dans une logique à la fois productiviste (développement des cultures d'exportation et des cultures vivrières) et environnementale (protection des ressources naturelles), le gouvernement du Sénégal s'est engagé dans une réforme foncière pour libérer la terre de la mainmise des autorités coutumières, notamment en Haute-Casamance. Cet article cherche à voir si les lois foncières et décentralisatrices des années 1990 ont permis d'améliorer les conditions de répartition et de gestion des terres dans cette région. Sa conclusion est plutôt pessimiste.
- [texte imprimé]La patrimonialisation comme mode d'adaptation géographique : Galapagos et Ile de Pâques
GRENIER, Christophe,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 475-513
L'isolement des Galapagos et de l'île de Pâques a donné lieu à des processus de spéciation géographique se traduisant ici par des espèces endémiques et là par une culture singulière. Récemment, après une période d'ouverture dévastatrice pour les particularités de ces îles, les scientifiques ont poussé à leur conservation, d'où la création de parcs nationaux, forme d'intégration géographique aux Etats à assise continentale (Chili et Equateur). Cependant, la croissante ouverture de ces îles sur leurs espaces nationaux respectifs et l'économie mondialisée mettent en danger ces patrimoines.
- [texte imprimé]Réalisations individuelles et migration sur les fronts pionniers des jeunes Gouro de la région de Zuénoula (Côte d'Ivoire)
HAXAIRE, Claudie,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 361-392
Les processus étatiques de patrimonialisation, soutenus actuellement par les grands organismes internationaux, se heurtent bien souvent aux stratégies des paysans. Cette problématique est analysée dans cet article à travers l'exemple des paysans Gouro qui migrent vers le Sud pour s'installer dans la forêt littorale de Monogaga, théoriquement protégée, afin de continuer la culture du cacao devenue impossible dans leur région. L'auteure souligne les multiples paradoxes de la situation actuelle, notamment le fait que le classement des forêts en zone protégée, en dépossédant les autochtones, attise les convoitises des migrants à la recherche de terres nouvelles.
- [texte imprimé]Le territoire est-il bien un patrimoine ? Etude comparative de deux sociétés en Haute Bénoué
GARINE, Eric,
LANGLOIS, Olivier ; RAIMOND, Christine -
BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 176-235
Dans la région de la Haute-Bénoué, au Cameroun, deux sociétés voisines et culturellement proches, ont des systèmes politiques et des rapports à l'espace très différents. Chez les Dii, le village s'organise autour du chef et les villageois qui pratiquent l'agriculture itinérante sur brûlis, ont peu d'attachement à l'espace naturel. La société Duupa est acéphale et le village est défini par l'appartenance de chaque individu à une unité territoriale fixe, qui appartient aux ancêtres du lieu et constitue le patrimoine commun. Les auteurs recherchent l'explication de ces différences dans l'histoire des deux ethnies et constatent qu'elles entraînent des attitudes contraires par rapport au problème actuel de la protection de l'environnement.
- [texte imprimé]Territoires rituels et dynamiques des pratiques des feux de brousse, chez les Maane (Burkina Faso)
LUNING, Sabine,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 443-473
Cet article analyse les lieux et périodes des feux de brousse dans la chefferie mossi de Maane. Les feux s'inscrivent dans le calendrier rituel et les sites sont choisis en fonction de leur nature sacrée, constituant le territoire rituel du chef de terre. Pour cette population, la fertilité d'un lieu dépend des interactions entre les activités rituelles et quotidiennes, mais aussi des relations entre les diverses formes d'exploitation, en particulier l'agriculture et l'élevage.
- [texte imprimé]Vivre et penser la nature chez les Bobo-Vore (Burkina Faso) : une forme implicite de patrimonialisation ?
ALFIERI, Chiara,
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BONDY : INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT (IRD),
2005/02,
P. 335-360
Ce chapitre analyse les rapports entre une société, celle des Bobo-Voré du Burkina Faso, et son espace naturel. Les territoires villageois sont structurés par des puissances mythiques et notamment par SAGA, la Brousse, qui s'occupe de la gestion de la nature. Les territoires, détenus par des groupes distincts, sont marqués par des autels en des lieux sacrés, entretenus par des représentants choisis dans des familles du village. Le texte décrit en détail les institutions bobo-voré liées à la conservation de la nature et souligne que cet ensemble relève d'un système symbolique dense et cohérent.
Exemplaires (2)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
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33376 | CM G/1141 | autres textes imprimés | 34 - CDTM (Montpellier) | Disponible |
33377 | ENV | livre, album | 35 - CRIDEV (Rennes) | Disponible |