Résumé : |
Les portraits, récits et expériences sont bien plus qu'un matériau destiné à produire une théorie abstraite sur le malheur des clandestins. Il s'agit ici avant tout de politique, de droits, de torts et de différends, en un mot de justice et d'injustice. Le clandestin est à distinguer de l'immigré ordinaire, du demandeur d'asile, du réfugié et du sans-papier. Le terme immigration clandestine désigne une désespérance impuissante de l'État à maintenir intact son pouvoir souverain sur l'étranger qui vient de l'extérieur sans s'annoncer, ainsi que l'exigent le droit et la morale. Si la statistique d'État dément la corrélation entre séjour irrégulier et travail clandestin, leur association conjugue toujours deux transgressions insupportables pour la morale publique : puissance inacceptable et volonté de dissimulation. |