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[texte imprimé]La troisième rive : à la recherche de l'écodéveloppement SACHS, Ignacy, - PARIS : FRANCOIS BOURIN, 2008/01, 413 P.
L'auteur raconte dans ses mémoires le parcours d'un chercheur-militant, socio-économiste engagé très tôt dans l'écodéveloppement, qu'on n'appelait pas encore le développement durable. Il y a conçu des modèles où la croissance économique est à la fois au service du développement social et respectueuse de la nature. Il a participé à de nombreuses réunions internationales et a collaboré avec des organisations internationales, mais fort peu avec les ONG. Se fondant toujours sur l'expérimentation, à la recherche de solutions novatrices et concrètes, il se méfie du dogmatisme. Son parcours personnel, de sa Pologne natale à la France où il s'est ancré, l'a aussi conduit à travailler avec deux grands pays du Sud, le Brésil et l'Inde.
Le Sommet Mondial sur le Développement Durable se tient à Johannesburg en septembre 2002. Il est l'aboutissement d'un long processus de prise de conscience qui a débuté dans les années 1970. Il doit considérer qu'après l'économie et l'environnement, le développement social est la clé de voûte du développement durable. Cet ouvrage montre le progrès des connaissances scientifiques accompagnant cette prise de conscience. Des scientifiques français (économie, anthropologie, écologie, agronomie, climatologie...) mettent à la disposition du lecteur les éléments nécessaires à la compréhension des débats du Sommet de la Terre.
L'auteur propose dans cet ouvrage une définition rigoureuse de l'écodéveloppement en associant indéfectiblement respect de l'environnement et de l'équité sociale. Il se fonde sur un réel travail de réflexion scientifique pour lui donner une cohérence technique, sociale, économique et politique.
Le terme d'écodéveloppement est celui utilisé à l'origine par la Conférence de Stockholm pour désigner ce qu'on appelle aujourd'hui développement durable. Après avoir retracé l'évolution des concepts liant environnement et développement et défini l'écodéveloppement, l'auteur établit un bilan du sommet de la terre de juin 1992 à Rio et se livre à une réflexion sur l'après Rio. Il propose notamment un ensemble de stratégies de transition pour aller vers un écodéveloppement, ainsi qu'une série d'actions pour mettre en œuvre l'Agenda 21 : il s'agit de "mettre le cap sur une voie médiane entre écologisme et économisme". Cela pourrait passer par des changements institutionnels audacieux ainsi que par des changements de mode de vie et de techniques, notamment pour le Nord. Les annexes illustrent quant à elles les disparités socio-économiques et environnementales existant entre Nord et Sud.
A travers l'analyse approfondie des expériences brésilienne et indienne de croissance et de développement, les auteurs tentent de renouveler la réflexion théorique et pratique sur le développement, dans une perspective interdisciplinaire, historique et comparatiste. En introduction, une première partie propose un cadre conceptuel ; elle tente de baliser le champ des recherches comparatives sur le développement et de dégager une typologie de modèles de culture et styles de développement.
Les stratégies de l'écodéveloppement visent le dépassement du maldéveloppement en recherchant une harmonisation des objectifs socio-économiques et écologiques. Pour être opérationnelle, l'approche de l'écodéveloppement nécessite une remise en cause des styles de vie, de consommation, des choix techniques, de la gestion des ressources et des structures institutionnelles.
Cet ouvrage, de réflexion personnelle, appelle à un changement radical d'attitudes envers les problèmes du tiers monde. L'auteur a fait la découverte du tiers monde au cours de deux séjours au Brésil et en Inde. Après Bandoeng, les chefs spirituels et politiques des peuples opprimés crurent pouvoir transformer en action de masse et en politique de gouvernement le prophétisme de Gandhi, mais son utopie agraire et rétrograde et son solidarisme ne répondent plus aux tâches de construction qui ont pris le pas sur la lutte. La parole aujourd'hui est à la violence, après les déceptions du communisme. Mais le racisme ne suffit pas à expliquer les contradictions de notre monde, celui des Blancs et des peuples nantis et celui misérable des peuples de couleur...
