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[texte imprimé]L'Afrique noire est mal partie DUMONT, René, DIOUF, Abdou - PARIS : SEUIL, 2012/10, 320 P.
"Cinquante ans après, la réédition annotée de l'ouvrage intégral demeure une référence dans les débats sur l'autosuffisance et la souveraineté alimentaires en Afrique sub-saharienne. Charlotte Paquet Dumont replace l'analyse initiale de René Dumont dans son contexte, tandis que les deux préfaciers examinent l'évolution de l'Afrique noire au cours des cinq décennies, en évaluent la validité actuelle, tout en développant une argumentation éclairée par les stratégies de développement mises en place". (Résumé d'après l'éditeur).
Selon l'auteur nous allons droit à la famine. Car cette fois, nous y sommes. Dans cet ouvrage il met en évidence les causes et les conséquences de la famine.
"Dans une langue limpide, René DUMOND fait découvrir avec profondeur et force l'une des civilisations du riz, aliment vital et élément culturel primordial au Vietnam et dans toute l'Asie du Sud-Est, où "manger le riz" signifie "se nourrir". Descriptions techniques, analyses agronomiques, observations économiques et sociologiques, réflexions politiques et sur le développement -confirmées par les faits- se conjuguent avec bonheur pour former un témoignage exceptionnel par sa densité et sa modernité". (Résumé de l'auteur).
En une soixantaine de pages denses, René Dumont fait le point sur la misère qui touche, non seulement les tiers mondes mais qui gagne les pays développés. Cette analyse du mauvais état du développement et de l'environnement dans le monde, du au libéralisme économique, est complétée par des propositions concrètes sur le droit au travail, le droit au logement, le nouvel ordre mondial, la lutte contre la drogue et les intégrismes. En conclusion, un enthousiasme pour la vie militante et associative.
L'auteur dresse un état des lieux de la géo-économie mondiale et propose des mesures concrètes pour endiguer la dérive du tiers de l'humanité. Flux migratoires sauvages, épidémies ravageuses, pétaudières multiples, nature saccagée, un marché mondial réduit à la portion congrue : voilà quelques-uns des fléaux qui nous menacent si rien n'est fait pour réduire la fracture Nord-Sud. Partisan du parler-vrai, l'auteur met cartes sur table et bat en brèche tous les grands poncifs sur la question.
L'Afrique subsaharienne meurt lentement de la lourdeur de sa dette et de l'épuisement de son sol. Pour que l'aide européenne et française soit conséquente elle doit être soumise à une redéfinition de sa coopération avec ces pays, d'une part. D'autre part pour que cette aide contribue réellement au développement, elle doit être gérée démocratiquement et cette démocratie doit se construire à travers la lutte contre toutes les formes d'oppression à savoir : l'intégrisme, l'oppression des femmes, l'explosion démographique, la destruction de l'environnement, etc...
René Dumont est bien connu pour ses cris d'alarme contre la pollution et la destruction du milieu naturel, et son combat pour l'écologie. Il se bat également depuis des années pour des causes urgentes et parfois désespérées : l'injustice sociale, l'anticolonialisme, les mirages de l'aide mal comprise au Tiers-Monde et les régimes dictatoriaux et Afrique et en Asie.
L'auteur fait un bilan des menaces qui pèsent sur la planète et ces menaces proviennent de tous les fronts : écologiques, économiques, sociaux, démographiques. L'auteur, exemples précis et chiffres à l'appui tente d'en analyser les origines et encourage les hommes à se responsabiliser tout en donnant des conseils pour juguler un trop prévisible cataclysme (sic).
Les pays du Sahel sont victimes d'un désastre écologique et humain. L'agronome René Dumont a mené son enquête sur le terrain, pour identifier les responsabilités et proposer des solutions. Ce livre est un implacable réquisitoire, où il accuse à tour de rôle les responsables d'avoir ignoré et ruiné les paysans africains, autant ceux de la Banque mondiale, du FMI, que les dirigeants africains et la coopération française.
Taiwan a réussi un vrai développement, qui peut être caractérisé par le fait que le progrès économique y profite à tous. Electricité dans tous les villages, santé notablement ameliorée, éducation secondaire généralisée, alors que l'on partait de très bas en 1950. Le plus remarquable y est une réduction des inégalités de revenus entre riches et pauvres, elle aussi unique au monde : d'un rapport de 15 à 1 en 1950, on serait descendu à un rapport de moins de 5 à 1. Ce "sans-faute" économique débute en renforçant, par la réforme agraire, une solide base agricole. Ce qui facilite d'abord la mise en place d'une industrie de substitution des importations, puis d'une industrialisation orientée vers l'exportation... Au niveau politique, nous sommes en présence d'un régime autoritaire, un "fascisme mou", mais non plus d'un régime totalitaire. Mais si Taiwan a réussi jusqu'ici, son avenir économique reste incertain, car il est étroitement relié à sa situation politique, et à celle de l'économie mondiale, puiqu'il s'agit d'un pays très extraverti.
Au Bangladesh et au Népal, l'aide reste trop opposée au développement même si ce n'est pas toute l'aide. La structure des pays d'accueil joue un rôle essentiel dans cet échec : structure tournée vers l'exploitation et la domination par les privilégiés, et non vers un "développement" qui risquerait de profiter à tous. Mais la majorité de l'aide, et d'abord celle de la Banque mondiale, ne se pose pas tant de questions. Elle accepte de conforter cette structure qui a le pouvoir, ce qui lui permet de l'amarrer plus solidement au camp occidental. Une transformation sociale profonde est pourtant nécessaire si l'on veut arriver à mettre au travail permanent l'ensemble de la population active. Il faudrait une réforme agraire limitant autour de 2 hectares la propriété familiale des rizières et instaurer des conseils de village. Dans cette hypothèse, l'aide serait dirigée presque entièrement vers tout ce qui touche la production agricole.
René Dumont étudie ici ce qui était dans les années 80 trois pays représentatifs d'un certain modèle d'état socialiste, avec leurs particularismes. Son analyse démontre que si, à la fin du XIXième siècle, des millions d'hommes et de femmes ont mis leurs espoirs dans la doctrine de Marx, en l'attente d'un monde meilleur et plus juste, la pratique a démontré qu'il s'agissait d'une utopie. Famines dans le tiers-Monde, montée des exclusions dans les pays capitalistes, dictatures déguisées à l'Est, décidément, les "lendemains qui chantent" sont terminés pour tout le monde ...
Ce livre a pour base une série de constatations faites par l'auteur au cours d'enquêtes sur le terrain. Dans la plupart des pays évoqués l'exploitation des paysans par les grands propriétaires entraîne des rendements faibles et une misère importante. Les réformes agraires échouent sauf à Cuba ou en Pologne. Mais là aussi la situation n'est guère satisfaisante à cause du dogmatisme et de la bureaucratie.
Constatant que, dans certains grands pays d'Amérique latine, des secteurs de l'économie se développent sur le modèle occidental tout en aggravant la famine des paysans, les auteurs proposent un nouveau concept : le mal-développement. Ils détaillent le développement de ces sociétés à deux vitesses dans trois pays : Mexique, Colombie, Brésil, qui ont chacun leurs particularités.
En pleine jungle amazonienne, sur les bords du fleuve Jari, un milliardaire nord-américain, Daniel K. Ludwig, s'est taillé un empire avec la complicité des autorités brésiliennes. Il possède l'exploitation forestière, agricole et industrielle la plus vaste du Brésil et entend donner une démonstration de mise en valeur exemplaire, initiant d'autres "projets Jari" de la part d'investisseurs nationaux et étrangers. Alors que la dernière forêt vierge de la planète recule dramatiquement, que les autochtones indiens disparaissent et que les travailleurs migrants n'y trouvent que la misère et la mort, Lorette Coen mène l'enquête sur le "projet Jari" dans ses implications nationales et internationales.
Les auteurs ont recueilli les témoignages des paysans et paysannes d'Afrique. La plupart des régimes africains se sont lancés dans un type de développement à l'occidentale totalement inadapté et les paysans en font les frais.
Les paysans du Tiers Monde, quelle que soit la diversité de leurs situations, ont toujours été exploités et méprisés. La colonisation a favorisé les cultures d'exportation aux dépens des cultures vivrières ; mais le néo-colonialisme ne fait que prolonger cet état de choses. L'auteur cherche à donner la parole à ces paysans pour qu'ils puissent dénoncer les multiples formes d'exploitation et d'injustice dont ils sont l'objet. Les minorités urbaines privilégiées détiennent le pouvoir et bénéficient de la protection des pays riches.
René Dumont et François de Ravignan, tous deux ingénieurs agronomes, ont voyagé non seulement dans le Tiers-Monde mais aussi en France, dont ils montrent l'extrême variété de l'agriculture que ce soit en pays de montagne ou de plaines. Ils tentent d'élaborer une nouvelle politique agricole dans laquelle paysans, cultivateurs et éleveurs ne seraient plus des parias se tuant au travail et victimes d'un endettement grandissant.
A travers les voyages et les idéologies de l'auteur, on participe à la recherche du socialisme à visage humain. Voyant que ce type de socialisme n'est présent dans aucun des grands pays socialo-communistes : Cuba, l'URSS et la Chine, l'auteur tente d'apporter des suggestions en ce qui concerne le développement du monde, la fin de l'exploitation des pays du Sud et la consommation inutile.
L'auteur n'a pas cessé de donner des conseils et de lancer des avertissements pour le développement du Tiers-Monde. Dans son ouvrage, il avertit le monde d'une famine grandissante et invite à créer une nouvelle agriculture qui ne favorise pas seulement les nantis. Il suggère que les paysans s'organisent, s'alphabétisent et se motivent pour la révolution paysanne. Les paysans devront construire des socialismes à base agraire qui devront impérativement respecter toutes nos limites de population, de sols, d'eau, de phosphates. Il faut repenser nos agricultures et rechercher les bases d'une civilisation de l'arbre du jardin...
