| Résumé : |
Au fil des siècles, la promesse de décoloniser les Africain·es est remplacée par celle de les "développer", ce qui a permis de les coloniser davantage et de manière beaucoup moins conflictuelle. Ainsi, soixante ans après les indépendances, lorsque les pays du Nord proposent de décoloniser toute une série de secteurs scientifiques, les sciences sociales doivent s’interroger sur le sens d’un tel projet. En effet, pour les Africain·es, le débat sur la décolonisation, ou mieux sur le décolonial, ne peut se faire qu’à partir des "ailleurs", c'est-à-dire à partir des expériences de la plantation, de la colonie ou encore du ghetto postcolonial vécus par les Noir·es, car les sciences sociales ne peuvent pas penser l’émancipation à partir du discours du bourreau. Parler du décolonial, c’est nécessairement opérer un retour en Afrique, ce que l'auteur appelle la tradition afro-critique. |
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[article]Fragments de la tradition afro-critique pour les sciences sociales - In : ANTIPODES, juin 2021 (01/06/2021), N°232,
