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[texte imprimé]Catastrophes et environnement : Haïti, séisme du 12 janvier 2010 HURBON, Laënnec, - PARIS : ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES (EHESS), 2014/05, 271 P.
Les catastrophes naturelles comme le séisme qui a touché Haïti le 12 janvier 2010 retentissent d'un impact considérable sur le plan humain et social. Afin de mieux appréhender ces événements, il est nécessaire de mettre en lien les facteurs humains, politiques, environnementaux et de résilience. Le traumatisme du séisme, les 300 000 morts, le deuil, la gestion des cadavres et la reconstruction ont des conséquences psychosociologiques qui nécessitent l'appui de différents experts en sciences sociales afin que le peuple haïtien puisse se relever.
Le vaudou est une puissance invisible qui peut intervenir à tout moment dans la société des humains. La déportation de millions d'esclaves noirs a entraîné la reconstitution en Amérique de croyances et de pratiques africaines sous des formes diverses. Cette religion a été un lien communautaire qui a constitué la base clandestine de diverses luttes pour la liberté. Les Etats-Unis ont répandu la croyance en un lien entre vaudou et sauvagerie, justifiant ainsi l'occupation américaine d'Haïti. Le culte des morts s'est développé, source de ségrégation.
Ce livre nous invite à une réflexion profonde sur Haïti, qui vient de sortir de trente ans de dictature. Il jette une lumière crue sur l'histoire tragique de ce pays, où la culture et le passé historique rappellent la longue lutte menée contre l'esclavage et les méfaits du capitalisme et l'exploitation commerciale. L'auteur dénonce la fuite des Haïtiens et les causes de la migration actuelle. Etat et religion ont joué un grand rôle dans le passé, mais comment le catholicisme a-t-il influencé la société haïtienne, jusqu'à exprimer les revendications populaires ? Le Vodou a marqué Haïti, mais il a été mêlé au "macoutisme" et à la sorcellerie.
L'interprétation qui est donnée ici du Vaudou est nouvelle : elle le présente comme une vision du monde originale et comme l'effort d'un peuple pour s'affirmer contre les conditions dramatiques de son histoire, qui l'ont fait passer de la domination étrangère au sous développement et à la dictature politique. Cette interprétation, malgré, ou plutôt à cause de la rigueur scientifique avec laquelle elle est étayée, constitue le plus éloquent des cris de révolte et des plaidoyers en faveur d'un peuple opprimé.
Cet ouvrage est écrit d'abord à l'intention des travailleurs guadeloupéens et haïtiens. C'est un ouvrage de combat contre l'oppression culturelle que fait peser la langue française. Il montre l'importance du Vaudou comme identité culturelle et celle du créole comme arme dans le combat politique. Plusieurs exemples précis (lutte des syndicats, grève de la faim) viennent illustrer cette démonstration.
