Résumé : |
La sensibilité écologique, héritière de traditions diverses, est une nébuleuse de clientèles, de programmes et de pratiques variées. Le consensus écologique est, de ce fait, ambigu, véhiculant des valeurs et des choix apparemment contradictoires, résumés ici par la métaphore : "l'écologie est aujourd'hui entre ciel et terre" : au nom d'une vision futuriste - écosystémique - de la nature, elle pourrait, en artificialisant le vivant grâce à la science et à la technologie, accompagner l'avènement de la société postindustrielle. A l'opposé, les tenants de la tradition, de la sacralisation de la nature, s'attacheraient à renforcer les particularismes identitaires et territoriaux. Ces deux utopies - scientiste et restauratrice - qui constituent des dérives toujours possibles de l'écologie, s'engendrent mutuellement et constituent ce que les auteurs nomment "l'équivoque écologique" . Entre un attachement à la terre générateur de xénophobie et de nationalismes autoritaires de sinistre mémoire et l'arrachement à la terre porteur de nouvelles menaces technoscientifiques existe une troisième voie qui s'appuie sur l'universalisme, l'égalitarisme et la solidarité avec les exclus du système. Ce livre s'attache à approfondir la réflexion autour de la définition des besoins et du rapport que l'humanité pourrait souhaiter entretenir avec la terre et ses paysans. |