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[texte imprimé]Il y a loin de la coupe aux lèvres : Quand l'accès à l'eau devient un enjeu de gouvernance BOUGUERRA, Mohamed Larbi, DARMAME, Khadija ; DIOP, Moussa - PARIS : EDITIONS CHARLES LEOPOLD MAYER (ECLM), 2010, 173 P.
Une eau potable saine est un facteur absolument critique pour la stabilité économique et sociale, et même pour la sécurité nationale d'un pays. Cet ouvrage s'appuie sur deux études de gouvernance soulevées par la gestion de l'eau. La première étude porte sur l'installation d'une adduction d'eau dans les villages sénégalais dans des lieux qui ne conviennent pas aux villageois. Le Sénégal ne manque pas d'eau mais la recherche du profit passe avant les vrais besoins de la population. La seconde étude porte sur l'eau dans la ville d'Amman en Jordanie. Bien que la Jordanie soit un des pays les plus pauvres en eau, 97 pour cent de la population est raccordée au réseau mais l'eau ne coule dans les canalisations qu'une fois par semaine.
https://docs.eclm.fr/pdf_livre/343IlYALoinDeLaCoupeAuxLevres.pdf
[texte imprimé]La société civile mondiale à l'épreuve du réel VIELAJUS, Martin, FOURNEL, Sylvain ; BOUGUERRA, Mohamed Larbi - PARIS : FONDATION CHARLES LEOPOLD MAYER POUR LE PROGRES DE L'HOMME (FPH), 2009, 344 P.
Depuis la dernière décennie du XXe siècle, la notion de société civile en voie de mondialisation commence à se répandre.
[texte imprimé]Les batailles de l'eau : Pour un bien commun de l'humanité BOUGUERRA, Mohamed Larbi, - IVRY SUR SEINE : ATELIER, 2003/09, 239 P.
L'eau est devenue une question politique et géostratégique majeure. Elle fait l'actualité dans les sommets mondiaux et les forums alternatifs. En fait, cette ressource vitale commande le développement des sociétés humaines. Pour certains, elle est une banale marchandise qui doit générer des profits. Pour d'autres, c'est un bien commun de l'humanité, ayant une charge symbolique exceptionnelle dans toutes les cultures et toutes les religions. L'eau a-t-elle un prix ? L'eau est-elle un droit ou un besoin ? Y a-t-il assez d'eau pour chacun face à la croissance démographique ? Y a-t-il une crise de l'eau ? Y aura-t-il demain des guerres de l'eau ? Faut-il s'inquiéter de la pollution de l'eau ? Les solutions techniques suffiront-elles à la juguler ? Cet ouvrage, d'une richesse documentaire exceptionnelle, indique des pistes de réflexion et apporte des éléments de réponse. Il montre que la gestion et les usages de l'eau posent aux hommes des questions essentielles sur leur mode de vie, sur leur éthique, sur leur rapport à la nature et à la biosphère. Il plaide pour une société économe en eau et pour une gestion globale solidaire de l'eau, dans la transparence et le respect des règles démocratiques.
L'auteur constate que les statistiques ne retiennent pour leur travail de recension que 4 pour cent des journaux scientifiques alors que de nombreux chercheurs publient leurs résultats dans des revues nationales et en langue locale. Ainsi de nombreuses découvertes scientifiques dans les domaines de la santé ou de l'agriculture ne sont pas répertoriées. Les savoirs populaires ont longtemps été dévalorisés mais, depuis une ou deux décennies, on se penche sur les savoirs traditionnels, sans pour autant les mythifier.
Face aux menaces que font peser sur le vivant les mille et une pollutions insidieuses et invisibles qui accompagnent le quotidien des hommes, face aux incertitudes de notre savoir, ce livre plaide pour l'adoption du principe de précaution dans le domaine de l'environnement. Il s'interroge aussi sur le sens de certaines recherches et évoque la mémoire courte de la science. L'auteur montre que la pollution chimique provoque de véritables épidémies silencieuses dont rendent compte les publications spécialisées dans la langue convenue, codifiée sinon codée, chère à l'establishment scientifique.
Cet état de l'environnement présente "un inventaire des outrages, des risques et des responsabilités : gaspillage des ressources, pollutions multiples, atteintes à la couche d'ozone, effet de serre, menace nucléaire, réduction de la diveristé biologique. Un état des lieux : pays industrialisés capitalistes (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Japon, Australie), pays marqués par l'économie planifiée (Europe de l'Est, ex-URSS, Chine), ancien tiers monde (Asie, Moyen-Orient, Maghreb, Afrique, Amérique du Sud, Pacifique du Sud), sans oublier l'Arctique, l'Antarctique et les océans. Des convictions et des valeurs pour agir : des énergies mobilisables et des pistes susceptibles d'infléchir les tendances à l'oeuvre ; des propositions de réponses à ce défi historique."
Les progrès scientifiques et techniques ont profondément contribué, ces deux derniers siècles, à la domination des pays du Nord sur ceux du Sud. L'auteur démontre, à travers de multiples exemples, tant historiques que d'actualité, l'importance et la pérennité de cette domination ainsi que les risques technologiques majeurs provenant de l'organisation économique et commerciale de la recherche et de ses applications (tests de médicaments à moindre coût au Sud et "éthique", exploitation de la biodiversité, exportations de déchets toxiques, etc.). "Ce livre n'est cependant pas dirigé contre la science [...]. Il ne prétend pas non plus que le progrès des hommes va forcément de pair avec les avances du savoir. Il plaide pour une science au service des hommes et non inféodée [...] aux visées hégémoniques".
On fait grand cas, dans le Sud, des transferts de technologie, or la science d'aujourd'hui est la technologie de demain et il faut aussi transférer la science. Ce qui compte vraiment, ce n'est pas la quantité, ni même la qualité des connaissances transférées, mais plutôt la capacité de la société de choisir, adapter, améliorer les connaissances technologiques acquises et de déclencher un processus de développement qui lui permette d'atteindre le stade où elle devient pleinement innovatrice, aussi bien en technologie qu'en sciences. Ces fiches DPH illustrent les aberrations auxquelles on aboutit quand on ne tient pas compte des savoirs des populations ou de la pertinence sociale dans les transferts de technologie et de leur impact sur l'environnement.
Les 4000 morts de la catastrophe de Bhopal, due à l'usine d'insecticides d'Union Carbide, ont bouleversé le monde entier en décembre 1984. Mais sait-on que chaque année, les pesticides tuent de manière bien plus insidieuse 10.000 à 20.000 personnes dans le tiers monde ? L'auteur revient en détail sur les causes et les effets de la catastrophe de Bhopal, il évoque aussi des épisodes peu ou mal connus comme les empoisonnements de masse par les fongicides en Irak et en Turquie, le drame du phosvel en Egypte, l'hécatombe provoquée par l'usage de pesticides au Sri Lanka, ou la maladie de Malnad en Inde, due à la consommation de crabes des rizières souillées par les insecticides. Outre les morts, ces drames portent atteinte à l'écosystème, cassent les équilibres écologiques, diluent des résidus de produits toxiques dans les aliments, même dans le lait maternel, d'où des effets à long terme sur la santé des gens. La politique du double standard des multinationales, qui profitent des normes moins strictes des pays du tiers monde, est largement responsable de cet état de fait. Pourtant, des alternatives existent qui permettraient de réduire l'usage des biocides que sont les produits agrochimiques.
