Résumé : |
Les auteurs mettent en évidence un malentendu existant entre Afrique et Occident moderne, dans la compréhension des enfants qui ne parlent pas ou même n'accèdent jamais à la parole. En Afrique, cette problématique est comprise comme un comportement intentionnel de ces enfants qui préfèrent rester avec les ancêtres et continuer à dialoguer avec eux dans une langue que les humains ne comprennent pas. En Occident, nous pensons que ces enfants souffrent d'une grave perturbation, attribuée, soit à une angoisse trop intense, soit à un dysfonctionnement des interactions entre la mère et le bébé (voire le foetus), soit à une malformation d'ordre génétique dans le cerveau, voire à un désordre biologique consécutif à une infection durant la prime enfance. Lorsqu'il s'agit de prendre en charge de manière psycho-thérapeutique des enfants de familles migrantes qui n'accèdent pas à la parole, il est apparu parfois plus efficace d'envisager l'hypothèse africaine comme une obligation technique et non pas comme une croyance archaïque. Les auteurs psychologues et ethnologues ont suivi cette piste. |