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trié(s) par (Pertinence décroissant(e), Date de parution décroissant(e)) Ajouter le résultat dans votre panier Affiner la rechercheN°19 - 2024/1 - Mémoire, histoire et politique (Bulletin de SOCIO)
[article]Les mouvements sociaux et l’historicité aujourd’hui - In : SOCIO, 2024/1 (01/11/2024), N°19,
Cet article est un hommage à Alain Touraine, décédé le 9 juin 2023. Michel Wieviorka se propose d'examiner la société d’aujourd’hui à l'aune des questionnements et des enseignements d'Alain Touraine. En particulier, "les sociétés occidentales sont-elles condamnées à la poussée de forces illibérales, aux succès de l’autoritarisme, du nationalisme et de l’extrémisme, et, s’il s’agit des mobilisations collectives, à la violence et à des conflits tournant à la crise tant ils sont en mal de médiations, tant fait défaut la capacité des acteurs à les traiter politiquement ?" Pour Alain Touraine, mieux vaut analyser les principales contestations sociales de notre époque en les distinguant dans la relation de chacune d’entre elles à leur propre histoire. https://journals.openedition.org/socio/16433
L’année 2024 sera marquée par un nombre inédit de scrutins dans le monde, dont les élections en juin des députés du Parlement européen. Or les dernières échéances électorales dans différents États-membres de l'Union européenne (UE) ont traduit une certaine vigueur des partis populistes qui, de gauche comme de droite, s’opposent aux élites en place (aux Pays-Bas, en Suède, en Italie) ou dans des pays hors UE, comme la réélection de Vladimir Poutine en Russie ou le retour de Donald Trump aux États-Unis dans la course à la Maison Blanche. Ces élections sont à démocratie variable (illibérale, populiste, extrémiste, nationaliste, etc.) tendant parfois vers la "démocrature". Face aux populismes de tous ordres, on assiste à l'effondrement des partis classiques qui sont impuissants à assurer le traitement non violent des demandes sociales, mais aussi politiques, par un renouvellement de la représentation, plus citoyenne (participative, délibérative) ou directe (referendum notamment). Par ailleurs, les évolutions technologiques façonnent un univers numérique favorable aux dérives (complotisme et "fake news") qui alimentent cette poussée des extrêmes. https://theconversation.com/les-extremes-proliferent-sur-les-difficultes-des-partis-issus-dune-societe-industrielle-qui-disparait-221768
En Chine et en Iran, les régimes autoritaires se heurtent de plus en plus à des contestations et des mouvements populaires. Au-delà des différences identitaires, sociales et politiques entre ces deux pays, Michel Wieviorka se demande s'il existe des logiques et des évolutions dessinant une certaine unité dans les mouvements d’opposition. Pour en débattre, il convie à cet entretien croisé deux sociologues des sociétés et des régimes en question, Farhad Khosrokhavar pour l'Iran et Zhang Lun pour la Chine, afin d'échanger sur l'histoire de ces deux régimes politiques autoritaires, des mouvements sociaux protestataires, voire révolutionnaires, et évoquer les tentatives démocratiques de leurs sociétés civiles respectives. https://journals.openedition.org/socio/14683
Le racisme et l’antisémitisme évoluent constamment, avec des continuités et des discontinuités d’une société à une autre. L’article examine d’abord dans quelle mesure les deux phénomènes se distinguent. Il montre ensuite comment le racisme contemporain et les combats qu’il suscite ont évolué depuis les années 1960, à l'époque racisme institutionnel, avant d'étudier les formes d'un nouveau racisme, qualifié de différentialiste. Aujourd’hui, les sociologiques interrogent l’universalisme de l’antiracisme et l’article prend la mesure de ses éventuelles dérives identitaires et relativistes vers une potentielle "guerre des races". Quant à l’antisémitisme actuel, massivement imputé par les courants d'extrême droite aux musulman·es issu·es de l’immigration, l’article montre que la réalité est plus complexe. https://journals.openedition.org/socio/14678
Le racisme et l'antisémitisme sont mondiaux, mais avec des spécificités nationales tenant à l’histoire, à la structure sociale ou à la culture politique de chaque pays. La "haine des juifs" remonte à l’Antiquité, elle a été religieuse avant d’être raciale. Les études postcoloniales ou dé-coloniales confortent l'image d'une fragmentation culturelle et sociale associée à la représentation de groupes sociaux spécifiques (par exemple la minorité afro-américaine face aux suprémacistes blancs nord-américains). Depuis le mouvement des Noirs nord-américains pour les droits civiques des années 1950-1960, le racisme est devenu "différentialiste", tenant ses cibles pour "inassimilables à l’identité collective blanche" et à ses valeurs. Après l'an 2000, les demandes identitaires se sont cristallisées dans de nombreux pays, notamment autour de l’islam ou de "la race", portées par l'extrémisme de certain·es acteur·rices. Au racisme culturel qui reproche de ne pas s’intégrer aux valeurs du groupe dominant, les demandes identitaires répondent en affichant les leurs. Dès lors, les intellectuel·les se déchirent entre "universalisme" et "relativisme" et s’en prennent sans discernement à la "cancel culture", au "wokisme", à l’"islamo-gauchisme", aux mobilisations antiracistes et aux études postcoloniales. Les nouvelles technologies de la communication ouvrent d’autres horizons au racisme et à l’antisémitisme sur les réseaux sociaux mais aussi à l’action antiraciste. Racisme et antisémitisme s’enchevêtrent aujourd’hui, même si les deux phénomènes ne se confondent pas, ni leurs cheminements historiques réciproques, et pourtant ils s’alimentent fréquemment l’un l’autre. https://theconversation.com/comment-le-racisme-et-lantisemitisme-salimentent-aujourdhui-193740
[texte imprimé]Penser global : L'humain et son univers MORIN, Edgar, WIEVIORKA, Michel - PARIS : ROBERT LAFFONT, 2015/09, 132 P.
Penser global, c'est considérer l'humanité dans sa nature trinitaire dans la mesure où chacun de nous est à la fois, individu, un être social et une partie de l'espèce humaine. Avec la notion de pensée complexe qui fait l'originalité de son approche du monde, l'auteur analyse les effets de la globalisation, positifs en terme de progrès et négatifs avec un esprit de domination qui se traduit par une course effrénée vers un développement incontrôlé dans tous les domaines et engendre une dévastation écologique de la planète tout en nous entraînant dans une crise de civilisation. Un changement de voie est possible, de multiples initiatives créatrices l'indiquent. L'avenir reste cependant imprévisible car ce n'est pas une révolution qui peut nous sortir de l'ornière mais plutôt une métamorphose.
[texte imprimé]Un autre monde : contestations, dérives et surprises de l'altermondialisation WIEVIORKA, Michel, - PARIS : BALLAND, 2003/10, 304 P.
Cet ouvrage collectif analyse la structuration du mouvement altermondialiste qui a su peu à peu, depuis une dizaine d'années, imposer ses thèmes et ses idées, mettant fin ainsi à la domination intellectuelle de la mondialisation libérale. Mais ce mouvement altermondialiste connaît aussi des dérives et des erreurs que les auteurs veulent ici présenter et analyser, en trois grandes parties : l'une qui rassemble des analyses de portée générale et qui propose de raisonner à partir de l'acteur et de l'action ; la deuxième qui présente l'histoire du mouvement en s'arrêtant sur les moments les plus significatifs ; la dernière qui examine trois problèmes principaux (l'importance de l'antimondialisme dans le discours des droites radicales, la non-représentativité globale des mouvements altermondialistes, le développement de mouvements culturels et sociaux, véritable espoir pour des acteurs qui étouffent dans les frontières traditionnelles).
[texte imprimé]Un nouveau paradigme de la violence ? WIEVIORKA, Michel, - PARIS : L'HARMATTAN, 1998/03; 1998/06, 468 P.
Depuis la fin des années soixante, la transformation des significations et des expressions de la violence ouvrent l'hypothèse d'un "paradigme nouveau de la violence". Les textes réunis ici, s'inscrivent dans un questionnement sur les spécificités de la violence contemporaine. Après une série de réfléxions sur les évolutions de la violence, l'ouvrage s'intéresse à différentes manifestations de violence dans le monde. Du phénomène du martyre en Iran avec le modèle Bassidji au rôle du Hamas en Palestine, une autre étude porte sur le conflit Somalien et à l'opération de maintien de la paix de l'ONU. Au Japon, une analyse s'intéresse au mouvement religieux Aum Shinrikyô et sa montée vers la violence en plusieurs phases. En Europe, le cas de l'Irlande du Nord est étudié à travers le processus de paix engagé en 1994. En Russie, "les paradoxes de la violence" sont abordés avec la guerre en Tchétchénie, la criminalité organisée, la violence domestique, à la lumière de soixante dix ans de communisme. En dernier lieu, l'ouvrage apporte un éclairage sur la violence urbaine au Brésil : crise de l'Etat, nouvelles forme de violences, évolution socioculturelle de la société.
Les auteurs de ce livre ont mobilisé des connaissances qui portent aussi bien sur l'expérience concrète de la différence culturelle que sur les débats qu'elle suscite, en France et à l'étranger. Depuis des années, ils étudient les mouvements sociaux, l'islam, le genre, l'ethnicité, le racisme, la dérive des quartiers en difficulté, la violence, la crise du système scolaire et s'interrogent sur la modernité et la démocratie. Ils livrent ici le meilleur de leur réflexion en réponse à la question essentielle : comment vivre ensemble avec nos différences ? Cet ouvrage collectif envisage de façon sereine des problèmes souvent perçus par l'opinion publique de manière caricaturale.
L'époque où l'on pouvait penser la démocratie en l'opposant à ses contraires -la dictature et éventuellement la révolution- est révolue. L'auteur évoque les guerres inter-ethniques, inter-régionales et religieuses, qui ont secoué récemment le Liban et qui ébranlent actuellement l'ex-Yougoslavie... La centralité d'autrefois se disloque et ces différentes guerres ne doivent pas seulement être vues dans un sens négatif mais elles peuvent, au contraire, constituer un espoir pour la naissance d'un autre monde. L'auteur invite à résister à la confusion des idées et au cynisme qui poussent au découragement ainsi qu'au sentiment d'impuissance face aux formidables mutations du monde contemporain. Il invite également au respect de la différence dans l'union.
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