Résumé : |
Depuis plusieurs décennies, la peur de l'autre, de l'étranger·ère s'enracine dans les pays européens, notamment en France. L'exil vers l'Europe de millions de personnes fuyant la guerre, les régimes dictatoriaux, le réchauffement climatique ou la misère, occupe les débats et déchire les opinions publiques. Les réflexes de repli sur soi et les égoïsmes nationaux semblent l'emporter sur la raison et la solidarité, à cause de la peur grandissante d'un "grand remplacement" des Occidentaux par des populations qui imposeraient la loi de l'islam à nos sociétés laïques et modernes. Les lois européennes rangent l'hospitalité au rayon des "bons sentiments" que chacun·e est libre de mettre en œuvre de façon individuelle, mais qu'il ne convient pas de mettre en pratique au niveau national. La fraternité, l'un des trois principes de la République française, serait devenue obsolète, voire dangereuse. Philosophe et théologienne, Véronique Albanel analyse la tentation idéologique qui guette la plupart des États européens dans leur politique vis-à-vis des migrant·es et qui sous-tend un véritable effondrement moral. Pour l'auteure, il existe une autre voie, celle de l'hospitalité, de la rencontre et de l'interculturalité, qui constitue une chance pour sortir de la peur et retrouver la fraternité bafouée. |