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trié(s) par (Pertinence décroissant(e), Date de parution décroissant(e)) Ajouter le résultat dans votre panier Affiner la recherche[texte imprimé]Paysanneries aux abois DUMONT, René, - PARIS : SEUIL, 1972, 253 P.
A travers trois exemples, le Sri Lanka, la Tunisie et le Sénégal, René Dumont montre que l'industrialisation ne suffit pas à faire démarrer le développement. Il faut qu'il prenne racine à la base qui est encore agricole. La paysannerie doit être mise en mesure de participer au développement national.
Pour un meilleur développement, ces deux auteurs pronent un socialisme remplaçant un capitalisme déstabilisateur. Loin de vouloir uniformiser les pays du Tiers-Monde, ils cherchent surtout dans cet ouvrage, à adapter le socialisme aux différents contextes dans lesquels il apparaît; d'où l'utilisation de socialisme au pluriel.
Les auteurs décrivent l'Occident pléthorique mais replié sur lui-même, le camp socialiste en proie à des difficultés agricoles et le Tiers Monde en panne. Ils indiquent deux objectifs : tripler la production alimentaire d'ici l'an 2000 et maîtriser l'expansion démographique. Pour cela, il faut stimuler la recherche et la production d'aliments nouveaux, répartir les excédents, distribuer des engrais, lever un impôt mondial de solidarité. Il faut donc instituer une autorité mondiale qui combatte la faim et pèse sur la natalité.
Le Nordeste brésilien est une région où règnent faim, misère et tension sociale. C'est aussi la région du Brésil où l'on utilise le plus les forces d'oppression et de répression pour maintenir l'ordre. La révolution industrielle de 1964, opérée à la faveur de capitaux étrangers, n'a enrichi que quelques privilégiés, les pauvres étant maintenus au même niveau de misère et de désespoir. Mais bien plus que des capitaux, il faudra à cette région des réformes de structure car les paysans du sertão n'accepteront pas toujours de rester si pauvres.
Alors que Cuba apparaît comme un modèle à beaucoup de pays sous-développés, l'auteur montre que, depuis 1960, la production agricole a baissé, de même que le niveau de vie, malgré une aide extérieure importante mais mal utilisée. Il dénonce une bureaucratie tentée par l'arrivisme, un romantisme sympathique mais désordonné, une collectivisation précipitée et surtout un certain mépris de la compétence technique. Il propose un certain nombre de remèdes : priorité à l'agriculture, formation technique accélérée, décentralisation, coopération plutôt qu'étatisation.
Le développement de l'Afrique noire est handicapé par le climat, la démographie et surtout les dommages causés par l'Europe qui se perpétuent de nos jours encore sous diverses formes. L'Afrique démarrerait vite si elle utilisait au mieux ses propres ressources. L'auteur est très critique envers les élites, il voit les possibilités qui risquent de se perdre sur une terre qu'il aime et voudrait servir.
