Résumé : |
Depuis quelques années, les transferts monétaires (TM) sont utilisés de manière exponentielle dans les programmes humanitaires. À leur sujet, certains acteurs avancent notamment des bénéfices environnementaux, hypothèse reposant principalement sur le fait que si les achats se font localement, l’impact carbone lié au transport des produits distribués est nécessairement réduit pour l’acteur humanitaire. Or, cette relation de cause à effet n’est pas si simple… Comme toute modalité d’intervention humanitaire, l’utilisation des transferts monétaires peut engendrer des impacts environnementaux, que ceux-ci soient observables localement (déchets, pollutions des sols etc.) ou globalement (émissions de Co2). Dans le cadre des TM, ces impacts sont plus difficilement traçables que ceux des programmes dits «en nature» car ils échappent, dans leur grande majorité, au contrôle des acteurs humanitaires (étant intimement liés aux consommations des bénéficiaires). Malgré cela, ils relèvent tout autant de la responsabilité des acteurs humanitaires qui doivent les anticiper et les réduire. Ainsi, cette étude du Groupe URD explore les répercussions – réelles et potentielles – des transferts monétaires sur l’environnement naturel. Elle illustre par divers scénarios comment cette modalité d’intervention crée des opportunités, ou des défis supplémentaires, pour l’environnement. Dans un premier temps, les autrices analysent quelques aspects de l’empreinte environnementale des transferts monétaires, et dans un deuxième temps, elles cherchent à comprendre de quelle manière les TM peuvent apporter des éléments de réponses aux défis environnementaux et climatiques. L’étude explore, ensuite, dans quelle mesure l’absence de prise en compte du potentiel environnemental des TM représente des opportunités manquées pour le secteur. En posant un regard critique et constructif sur les approches opérationnelles en vigueur, l’intention finale de l’étude est de contribuer à la réflexion sur les moyens de réduire l’empreinte environnementale du secteur de l’aide. |