Résumé : |
Le populisme est le produit d'un sentiment d'incurie vis-à-vis des partis politiques et des institutions, d'une part, et de la fin de la société de classes hiérarchisée et rassurante, au profit d'individus ne faisant plus société, d'autre part. Face à l'échec des partis politiques classiques (gauche et droite, démocrates et républicains) à enrayer les abus du néocapitalisme, une partie de la société des pays industrialisés s'est radicalisée jusqu'à devenir antisystème. Par ailleurs, le sentiment de déclassement social ou de perte de repères subjectifs conduit à une polarisation de la société entre les "confiant·es" (en l'avenir, en la mondialisation, en l'ascenseur social) et les "méfiant·es" (menace du chômage, du grand remplacement, de la précarisation de leurs enfants, peur d'autrui). La droite populiste se nourrit de cette méfiance et prospère sur le désenchantement démocratique, tout en proposant une troisième voie séparatiste face au traditionnel clivage gauche-droite. |