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[texte imprimé]Mémorial du génocide des Arméniens KEVORKIAN, Raymond H., TERNON, Yves - PARIS : SEUIL, 2014, 510 P.
En 1915 et 1916, pendant la première guerre mondiale, les deux tiers de la population arménienne de l'empire ottoman finissant, ont été assassinés. Les auteurs de ce crime de masse, premier des génocides du XXème siècle étaient des "Jeunes turcs" désirant fonder la nouvelle république turque sur une base ethnique. Ce crime, n'a jamais été officiellement reconnu par les gouvernements turcs successifs, sinon récemment et du bout des lèvres sous la forme de condoléances aux petits-enfants des victimes. Ce fort volume composé de textes d'analyse et de documents d'époque sera désormais un ouvrage de référence.
L'auteur analyse d'abord le phénomène ethnocidaire sur le terrain du droit, en partant de la définition donnée par Lemkin en 1944. Dans la deuxième partie, il analyse le concept même de génocide par une approche sociologique et psychanalytique ; il en démonte les mécanismes, décrit les exécutants, les complices, les spectateurs. La troisième partie traite de quatre génocides : celui des juifs auquel est associé celui des tziganes, celui des Arméniens, celui des Cambodgiens par les Khmers rouges et les différents génocides en Union soviétique. Dans la quatrième partie, sont traités les "massacres génocidaires" du passé et de l'histoire récente, à travers le monde. Le dernier chapitre "Prévention du génocide" peut-il laisser place à un peu d'espoir ?
Cet ouvrage -synthétique- explique clairement "les raisons" du génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement Jeune-Turc en 1915. La dure réalité des exactions commises est illustrée par des documents officiels rédigés par des diplomates allemands, anglais, américains (alors en poste en Turquie) et par des photographies d'archives dont il est extrêmement difficile de soutenir le regard....
[article]Les combattants de la mémoire - In : L'HISTOIRE, février 2015 (01/02/2015), N°408, P. 78-84
Après des décennies de silence et d'oubli, en 1965, se réveille la conscience arménienne. A la suite de la Grande Guerre, l'Arménie a perdu un territoire qui est devenu soviétique (deviendra un Etat indépendant, après l'effondrement de l'empire soviétique, en 1991). Les Arméniens sont effacés de l'histoire turque, la totalité de leurs biens ayant été volés et leurs églises transformées en mosquées. Le négationnisme officiel de la Turquie a pour effet de déclencher des actes terroristes, à travers le monde, perpétrés par des descendants des victimes qui condamnent le silence des nations. Mais un nombre croissant d'intellectuels turcs proclament courageusement leurs refus d'accepter le mensonge officiel de leur gouvernement.
