| Résumé : |
Autrefois, la propagation d’une maladie comme le Covid-19 aurait été vécue comme une fatalité. Au regard des exigences éthiques actuelles, une valeur supérieure est accordée à la vie humaine, avec la montée en puissance du pouvoir sanitaire, de la médicalisation de la vie et de l'extension de la puissance étatique : ces phénomènes ne sont pas nés de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 mais ils ont été révélés par elle et la culture humaniste a cédé sur les libertés, au nom de la santé publique. L’augmentation de l’espérance de vie, les progrès de la médecine, le culte de la vie saine ou encore le rôle des réseaux sociaux ont favorisé ce phénomène. Pendant cette crise, certains États ont profité de l’épidémie pour étendre leur pouvoir en matière de surveillance et d’utilisation des données. Des salarié·es ont été obligé·es d’assurer des fonctions de service habituellement remplies par d’autres, comme la garde d’enfants, l'accompagnement éducatif, les soins aux personnes âgées ou les tâches domestiques. |
[article]Ce que la crise sanitaire dit de nous
- In :
LE COURRIER DE L'UNESCO,
juillet-septembre 2020 (03/07/2020),
S.N.,
