Résumé : |
Le dispositif institutionnel de l'Aide Publique au Développement (APD) Française est très complexe, les circuits décisionnels sont multiples et recouvrent souvent des stratégies très différenciées et parfois opposées. Cette pluralité des perceptions et des politiques nourrit des luttes d'influences internes pour la préservation de "prés carrés" dont l'existence-même ne se justifie plus toujours. Ainsi la séparation géographique "champ / hors champ", pourtant sensée définir les champs de compétence et d'intervention propres à chacun des acteurs publics français de l'APD, est de plus en plus remise en cause. De même la répartition des tâches entre "prêteurs" et "donnateurs" est de plus en plus floue, en partie du fait de l'aggravation de la crise dans les PED et des mesures d'ajustement structurel et d'allègement de la dette ; et les procédures financières sont de plus en plus mixées, jusqu'au sein-même des organisations. Ainsi, les différents acteurs sont de moins en moins distincts les uns des autres, et un décloisonnement devient nécessaire afin de rendre sa cohérence à la politique de coopération avec les PED. Ceci permettrait aussi une transparence institutionnelle accrue, ce qui ne serait "pas du luxe", notamment en ce qui concerne les budgets de l'APD : le manque actuel de contrôle parlementaire sur ces masses financières pourtant importantes est anormal. Une réforme institutionnelle sérieuse et approfondie permettrait de chasser ces zones d'ombres. |