Résumé : |
On estime actuellement à 17.500 le nombre d'espèces tropicales, animales et végétales qui disparaissent chaque année, ce qui pose le problème de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Cette question bouscule les modèles économiques classiques et on cherche à intégrer progressivement les coûts environnementaux dans ceux de la production, par exemple par l'instauration des principes "pollueur payeur" et de répartition des coûts entre producteurs, consommateurs et contribuables. On s'oriente actuellement vers une rémunération des pays détenteurs de biodiversité, ce qui laisse espérer de nouvelles perspectives pour les pays du Sud, qui en sont les principaux propriétaires. Les ressources génétiques étant renouvelables sur place, elles pourraient leur assurer une rente, à condition qu'ils aient les moyens financiers et technologiques de les conserver. Il importe donc à ces pays de les maîtriser, et d'imposer, à qui voudrait les exploiter, des échanges en termes équitables. Quant aux pays riches en technologie, ils cherchent à imposer une législation mondiale sur les brevets pour les inventions biotechnologiques, ce qui leur permettrait de s'approprier directement le vivant. La FAO les y aide en leur permettant l'accès gratuit à sa banque de gènes, au titre de l'accès libre à tous au Patrimoine Commun de l'Humanité. Ces termes du débat montrent la complexité du choix d'un régime juridique de préservation à la fois des ressources génétiques et des espèces en voie de disparition. |