Résumé : |
Cet ouvrage trouve sa source dans le débat relatif au maintien ou à la suppression de l'article 44 du code de la nationalité, accordant jusqu'alors automatiquement la nationalité française à toute personne née sur le territoire national et y ayant résidé plus de cinq ans. La révision avait pour but de restreindre les conditions de naturalisation tout en souscrivant au principe démocratique. Les partisans de la réforme invoquent la nécessité d'éviter de fabriquer des "français malgré eux". Ils stipulent donc que pour être naturalisés, les enfants d'étrangers nés en France doivent à l'heure de leur majorité entreprendre une démarche volontaire témoignant de leur désir effectif de devenir français. Ainsi, le droit du sol est remis en cause, puisque les enfants d'étrangers nés en France ne peuvent devenir français qu'à certaines conditions. Ils héritent donc en premier lieu de la nationalité de leurs parents, soit un retour au droit du sang. La redéfinition des conditions d'assimilation des enfants d'étrangers nés en France s'appuie sur une perception remaniée de l'étranger, et détermine en outre une représentation nouvelle du lien national, c'est-à-dire de l'appartenance à la nation. Cet ouvrage met en relief notre vision actuelle de l'étranger en brossant la généalogie des interprétations multiples et hétérogènes du phénomène migratoire, de Montesquieu à Sauvy. |