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[texte imprimé]Après la crise TOURAINE, Alain, - PARIS : SEUIL, 2010/09, 195 P.
Réflexions sur l'après crise économique et sociale ; étude des facteurs qui peuvent amener à une catastrophe ou à une refondation de tout notre système.
[texte imprimé]Après la crise TOURAINE, Alain, - PARIS : SEUIL, 2010, 195 P.
Alain Touraine propose de réfléchir à la manière dont la crise économique que nous traversons agit sur les tendances à long terme qui transforment nos sociétés. Il montre qu'à l'heure de l'économie globale et de l'individualisme triomphant la société a rompu avec le vieux modèle d'intégration hérité de la révolution industrielle. Il s'agit d'avertir contre les conséquences possibles de la crise qui, en séparant encore davantage l'économie de la société, peut tout aussi bien faire subir aux acteur·rices une exclusion sociale croissante que contribuer à accélérer la mutation culturelle inscrite dans le long terme.
Les informations, comme les capitaux et les marchandises, traversent les frontières. Ce qui était distant se rapproche et le passé devient présent. Dans de vastes parties du monde, les contrôles sociaux et culturels établis par les Etats, les églises, les familles ou les écoles s'affaiblissent, et la frontière entre le normal et le pathologique, le permis et l'interdit, perd de sa netteté. La réponse à la question posée : pouvons-nous vivre ensemble ? paraît donc d'abord appeler une réponse simple et formulée au présent : nous vivons déjà ensemble. Comment pourrons-nous vivre ensemble si notre monde est divisé au moins en deux continents, de plus en plus éloignés l'un de l'autre, celui des communautés qui se défendent contre la pénétration des individus, des idées, des mœurs, qui viennent de l'extérieur, et celui de la globalisation avec comme contrepartie une faible emprise sur les conduites personnelles et collectives ? Si les institutions ont perdu leur capacité de régulation et d'intégration, quelle force peut désormais rapprocher et combiner une économie transnationale et des identités infra-nationales ? La portée de ce livre, qui traite d'idées plus que de faits, est pourtant pratique autant que théorique. Il s'agit de nous donner des moyens de reconstruire notre capacité de gérer les mutations en cours et de définir des choix possibles là où nous sommes tentés de ne voir qu'un progrès indéfini ou un labyrinthe sans issue.
A la fin du XXe siècle, l'ingérence conserve encore un côté négatif auprès des États étrangers car de quel droit un pays, une organisation ou un groupe de pays irait-il se mêler des affaires d'un autre pays ? L'ingérence en cette fin de siècle et au début du XXIe doit pouvoir trouver ses marques, un juste milieu entre l'ingérence civile pratiquée le plus souvent par les ONG et l'ingérence politique et militaire, qui ne s'intéresse qu'aux idéologies des États et à leurs intérêts. Les acteurs pratiquant l'ingérence doivent considérer les populations non plus comme des victimes mais doivent séparer les actions politiques des actions humanitaires.
Le monde de 1988 s'articule autour de la divergence de trois mondes : L'occident capitaliste, l'Est communiste et le monde de la défense d'une identité menacée par la pénétration de l'Occident. C'est spécifiquement en Amérique latine que la combinaison de ces trois modèles est la plus criante et la plus changeante. Dans cet ouvrage, l'auteur veut nous montrer l'Amérique latine vue par elle-même, sans les stéréotypes de la misère, des dictatures ou de la terre des origines, façonnés par les "étrangers", car l'écart entre l'Amérique latine et l'Occident n'est pas si élevé qu'on pourrait le croire. En étudiant les acteurs de développement, les formes d'action collective, les interventions étatiques, les mouvements sociaux et paysans, les systèmes politiques, les guérillas, les crises et la démocratisation, l'auteur essaie de cerner le processus de développement ou de non développement de l'Amérique latine.
